PROCÈS. Cinq ans après l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, en Haute-Garonne, un procès pour homicides involontaires s'est ouvert le 26 novembre 2024.
Ce mardi 26 novembre 2024 s'est ouvert le procès de l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, un drame qui remonte à novembre 2019. D'après nos confrères de l'AFP, la société de forage Puits Julien y est poursuivie pour homicides involontaires. L'effondrement de l'ouvrage avait en effet causé la mort de deux personnes, tombées dans la rivière du Tarn.
Une information judiciaire avait été ouverte en décembre 2019 par le parquet de Toulouse pour "délits aggravés par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement", rappelle l'agence.
Le mauvais état du pont, une hypothèse écartée
Deux causes possibles d'effondrement avaient été évoquées juste après le drame : l'état du pont d'une part, et la présence d'un camion de 44 tonnes transportant un engin de chantier (alors que l'ouvrage était limité à 19 tonnes) d'autre part.
La première avait immédiatement été écartée. L'ouvrage avait en effet été inspecté en 2017 puis avait été soumis à une visite de contrôle en 2018. L'expert mandaté dans le cadre du procès a d'ailleurs réitéré ses arguments. Il a confirmé mardi que l'état du pont n'était pas en cause, mais bien le poids trop lourd du camion. "L'ouvrage n'était "absolument pas apte à supporter un camion avec une charge de 58 tonnes", a-t-il ainsi déclaré au tribunal, selon l'AFP.
Ce camion, qui appartenait à la société forage Puits Julien, était conduit par son dirigeant, décédé lors du drame.
Les ponts, un sujet préoccupant pour les collectivités
L'état et l'entretien des ponts demeure un sujet préoccupant pour les collectivités. Entre octobre 2021 et octobre 2024, le Cerema, établissement public travaillant sur le climat et les territoires, a évalué l'état de 63.180 ponts et murs de soutènement en France. D'après ses conclusions, "25% des ponts et 14% des murs présentent des désordres structuraux significatifs ou majeurs", 6% nécessitent une action immédiate liée à leur mauvais état et 5% présentent des problèmes de sécurité graves, "avec préconisation immédiate de limitation de tonnage ou de fermeture".
Selon le Cerema, le coût de remise en état du patrimoine s'élèverait à près de 3,3 milliards d'euros, "dont 740 millions d'euros pour les ouvrages nécessitant une action immédiate compte tenu de désordres graves de structure".