« Vers la création de 981.000 emplois nets d'ici à 2020 » Parmi les principales mesures inscrites dans son programme: la création d'environ un million d'emplois notamment par l'économie verte, la taxe carbone avec le « chèque vert » pour les moins favorisés, la création de nouvelles tranches d'imposition, une tarification progressive de l'électricité, ou encore la « traque » de la délinquance financière.
-L'Economie verte : le développement des énergies renouvelables permettrait la création de plus de 110.000 emplois directs et indirects d'ici 2020. En détail, la filière solaire permettrait la création de 80.000 emplois pour une puissance installée de 20 gigawatts (soit 20 fois la puissance du parc solaire installé à la fin 2010). La filière éolienne pourrait créer elle 40.000 emplois pour une puissance installée de 30 mégawatts (soit 6 fois le parc actuel). La filière bois : 15.000 emplois directs et indirects et le biogaz 6.000. En matière d'énergie renouvelable, Eva Joly estime que la France doit suivre la voie tracée par l'Allemagne dont 10% de l'énergie totale est aujourd'hui d'origine renouvelable et a ainsi créé une filière qui emploie 5 fois plus de salariés qu'il y a 10 ans.
-Réhabilitation énergétique : La réhabilitation énergétique des logements est prioritaire pour diviser par quatre les émissions de CO2. La réalisation de cet objectif permettrait la création de 440.000 emplois nouveaux dans le secteur du bâtiment. 70% de ces emplois seront créés par la rénovation des logements, le reste dans le tertiaire. Au total, 130.000 emplois directs et indirects seront créés dans les ouvertures, 260.000 dans l'isolation et 45.000 pour les systèmes de chauffage efficaces.
« Personne ne croit plus aujourd'hui en une croissance infinie de la consommation d'énergie fossile, estime Thomas Matagne chez EELV. Ces secteurs sont peu intensifs en main-d'oeuvre et consistent principalement en la distribution de produits importés. » D'ici à 2020, la conversion à l'économie verte doit permettre une réduction de 30% de la consommation de pétrole et de gaz. Et cette diminution de la consommation des énergies fossiles se traduirait par la perte de 65.000 emplois directs et indirects.
Un « Pacte pour les PME » : Il réorientera le soutien à l'innovation vers les PME, modulera le soutien public pour favoriser les entreprises qui contribuent à la transition écologique, et leur donnera un accès prioritaire aux marchés publics via l'élaboration d'un « Small Business Acte » à la française. L'État prendra un engagement national pour l'Economie sociale et solidaire (ESS). L'ESS sera dotée d'une loi-cadre et de Fonds régionaux éthiques. Le droit sera réformé pour obliger les actionnaires qui ferment un site à le mettre en vente pour favoriser la reprise de l'activité, avec priorité pour les salariés.
-La formation au coeur de la transition écologique: à terme, chacune et chacun bénéficiera, après 16 ans d'activité, d'un crédit de 8 années de formation tout au long de la vie.
-Electricité, gaz, eau : Une tarification progressive de l'électricité, du gaz et de l'eau pour garantir à toutes et tous l'accès élémentaire à ces biens, favoriser les économies tout en décourageant le gaspillage.
Batiactu : Quelle est la vision de l'économie selon votre candidate Eva Joly ?
Emmanuelle Cosse et Thomas Matagne : La lutte contre la désindustrialisation, c'est pour Eva Joly une priorité. Car c'est l'un des symboles les plus forts de la faillite de la droite au pouvoir. A Vénissieux (Rhône), par exemple, elle a rencontré des salariés qui, grâce à leur motivation, ont sauvé leur usine Bosch en la faisant passer de la fabrication de pièces automobiles à celle de panneaux solaires. L'implication des salariés dans les choix stratégiques est un formidable levier de transformation écologique. Nous avons devant nous une nouvelle révolution industrielle, celle de l'écologie. Et nous pouvons réindustrialiser la France grâce à l'économie verte.