CONJONCTURE. L'activité des entreprises de la construction tient bon malgré les difficultés d'approvisionnement et les problèmes de recrutement. La Fédération française du bâtiment considère cependant que les obstacles structurels demeurent, et attend beaucoup des Assises du BTP annoncées par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire - reconduit depuis dans ses fonctions - avant l'élection présidentielle.
En dépit du contexte, le bâtiment va plutôt bien. Évidemment, les difficultés d'approvisionnement - parfois les pénuries - en matériaux et équipements persistent, tout comme les problèmes de recrutement. Mais les adhérents de la Fédération française du bâtiment (FFB) font malgré cela état d'une activité dynamique sur la première moitié de l'année 2022, appuyée par des carnets de commandes toujours garnis, qui s'étendaient à la fin mars à plus de sept mois en moyenne, tous territoires confondus.
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"Les entreprises résistent pour l'heure. Alors que le remboursement des PGE (Prêts garantis par l'État) a commencé, le nombre de défaillances d'entreprises sur les quatre premiers mois de 2022, bien qu'il se redresse, s'avère encore 40% inférieur à celui relevé sur les quatre premiers mois de 2019, soit avant la crise sanitaire", analyse le président de la fédération, Olivier Salleron. Qui reconnaît que les fameux prêts en question "ont gonflé artificiellement nos trésoreries par de la dette qu'il faut évidemment rembourser".
+20% d'aides Ma prime rénov' attribuées en un an...
Le marché de l'amélioration-entretien résiste lui aussi. Les chantiers de rénovation, qui représentent 54% du chiffre d'affaires du secteur, ont encore progressé de 1,4% en volume au cours du 1er trimestre 2022, en comparaison à la même période un an auparavant. Et la suite de l'exercice 2022 devrait encore bénéficier du succès de Ma prime rénov', sachant que 207.000 aides ont d'ores-et-déjà été accordées entre janvier et avril, soit un bond de presque 20% en un an. "La dégradation du marché ainsi que l'instabilité du prix et des règles des CEE (certificats d'économie d'énergie) brident en revanche l'activité", relève Olivier Salleron.
Le non résidentiel neuf est pour sa part toujours à la peine, bien qu'il remonte la pente : les surfaces autorisées et mises en chantier ont respectivement regagné 12% et 26% sur les quatre premiers mois de 2022 par rapport à la même époque en 2021. Des niveaux toutefois bien éloignés de ceux que le secteur avait connu avant la pandémie.
... mais l'inquiétude sur le logement neuf demeure
"L'inquiétude se renforce sur le logement neuf à moyen terme ; nous avons signalé à plusieurs reprises sa très probable chute vers la fin 2022", alerte le président de la FFB.
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