ENSEIGNEMENT. Pour tenter de faire progresser les projets de construction en les inscrivant dans une démarche digitale, l'École spéciale des travaux publics a annoncé la création d'une chaire de recherche baptisée "Jumeaux numériques de la construction et des infrastructures dans leur environnement". L'établissement s'associe pour l'occasion avec d'autres organismes publics et des industriels privés.
Bientôt une alliance d'acteurs de la chaîne de valeur des projets de construction et du cycle de vie des infrastructures ? C'est en tout cas l'objectif de la chaire de recherche baptisée "Jumeaux numériques de la construction et des infrastructures dans leur environnement", dont l'École spéciale des travaux publics (ESTP) vient d'officialiser la création. En partenariat avec Egis, Bouygues Construction, Schneider Electric, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), SNCF Réseau et Arts et Métiers, l'objectif de ce nouveau poste d'enseignant est de faire progresser les projets en les inscrivant dans une démarche digitale. Car c'est tout l'enjeu de la transformation numérique, couplée aux préoccupations environnementales, qui est ici visé : la chaire "porte l'ambition d'accélérer la digitalisation du secteur en levant des verrous technologiques critiques et d'apporter des clés d'optimisation pour des infrastructures plus durables et résilientes", affirme un communiqué commun aux différentes parties prenantes.
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Le jumeau numérique, présenté comme une réponse à la nécessaire optimisation de l'ingénierie, de l'opérationnel et du cycle de vie des infrastructures, doit permettre de "centraliser, structurer et sécuriser les données d'un projet, fédérer les acteurs d'un projet dans une démarche collaborative et porter le développement de services adaptés aux besoins des utilisateurs finaux". L'outil combine simulation, intelligence artificielle et data pour, in fine, offrir la possibilité de piloter l'ouvrage en temps réel, de faire interagir les systèmes et les équipements et d'optimiser l'impact environnemental. Cette capacité à suivre la décarbonation du secteur tout en assurant les meilleures performance et durabilité aux infrastructures, sans oublier la métamorphose urbaine que cela implique, constituerait donc tout l'intérêt du jumeau numérique.
Financer des programmes d'innovation et de recherche rayonnant à l'étranger
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L'ESTP et ses partenaires ont déjà défini six axes de recherches et d'études : "la structuration de données utilisées et issues du jumeau numérique pendant le cycle de vie de l'ouvrage ; la continuité numérique appliquée aux jumeaux numériques, l'interopérabilité des maquettes et données ; l'architecture des jumeaux numériques, le lien entre l'ouvrage physique et le jumeau numérique ; le jumeau numérique en tant qu'outil d'aide à la décision améliorée (intelligence artificielle et simulation) ; la contribution des jumeaux numériques à la transition écologique et énergétique ; la gouvernance des jumeaux numériques, la protection des données et la cyber-sécurité". En toile de fond, les acteurs ambitionnent également de financer des programmes d'innovation et de recherche "avec une ambition de rayonnement international".
"Cette chaire s'inscrit dans une politique de fort développement des activités de recherche avec le renforcement des équipes et l'ouverture de plusieurs nouvelles chaires durant l'année à venir", a commenté le directeur général de l'ESTP, Joël Cuny. "Une dynamique qui contribuera à multiplier les passerelles entre chercheurs et professionnels, amplifier les relations avec les entreprises et valoriser les actions de recherche et de formation."