CHANTIER. Les opérations de dépose de l'échafaudage sinistré de Notre-Dame de Paris, témoin de l'incendie de la cathédrale le 15 avril 2019, se sont achevées ce 24 novembre 2020. Il aura fallu presque 6 mois pour démonter les quelques 40.000 pièces pesant 200 tonnes.

Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris va pouvoir se poursuivre : ce 24 novembre 2020, les équipes intervenant sur le site ont achevé le démontage de l'échafaudage sinistré qui, avant l'incendie du 15 avril 2019, servait aux travaux de modernisation de la flèche de la cathédrale alors en cours. Bien que l'installation métallique ait résisté à l'effondrement de l'emblématique élément de l'édifice, la chaleur des flammes a déformé les quelques 40.000 pièces enchevêtrées. L'échafaudage, qui pesait 200 tonnes, et dont la moitié des pièces se situait à plus de 40 mètres de hauteur, représentait donc une menace sérieuse pour la cathédrale.

 

 

Une organisation inédite et complexe

 

Les opérations de dépose ont débuté le 8 juin 2020 et ont impliqué une organisation inédite et complexe : en premier lieu, l'échafaudage a été instrumenté de sorte que les travaux puissent se dérouler en toute sécurité ; il a ensuite été ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux, afin de le stabiliser et d'empêcher tout risque d'écroulement. L'étape suivante a consisté à encadrer la structure métallique par un deuxième échafaudage, l'objectif étant d'installer des poutres permettant aux cordistes de descendre jusqu'au coeur de la structure incendiée. Le protocole des travaux prévoyait que les échafaudeurs démontent les éléments accessibles grâce à une nacelle, pendant que les cordistes s'approchaient au maximum des parties calcinées de manière à pouvoir découper, avec des scies-sabres, les tubes métalliques qui avaient fondu les uns sur les autres. L'évacuation des débris a été assurée par une grue à tour haute de 80 mètres.

 

À la mi-août, les cordistes ayant achevé leur mission, les échafaudeurs ont pris le relais pour achever les opérations. Les équipes ont opté pour "un fonctionnement en 2x8" à l'arrivée de l'automne, car les nacelles ne pouvant être levées lorsque les rafales de vent dépassent les 36 km/h, les opérations devaient être optimisées tout en prenant en compte les conditions météorologiques. À la fin du mois d'octobre, l'échafaudage a finalement été désolidarisé en quatre ensembles "stables et indépendants", ce qui a permis à la grue à tour de dégager une grande poutre en bois qui était restée suspendue au-dessus de la croisée du transept et qui pouvait tomber à tout moment.

 

Encore quelques opérations à mener avant de pouvoir affiner le diagnostic des travaux de restauration

 

 

Maintenant que cette étape est validée, le chantier de Notre-Dame va pouvoir se poursuivre : au programme des équipes, l'installation prochaine d'un parapluie provisoire protégeant de l'eau la croisée du transept ; viendra ensuite la sécurisation des naissances de la voûte de la croisée. Enfin, les cordistes se chargeront de l'évacuation des vestiges, du nettoyage et de l'aspiration des quatre voûtes adjacentes à la croisée du transept ; une opération qui permettra aux architectes-en-chef des monuments historiques de préciser leur diagnostic, préalable indispensable aux travaux de restauration à proprement parler.

 


Une vidéo "time-lapse" du chantier de dépose de l'échafaudage sinistré est disponible sur le compte Vimeo de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à l'adresse suivante : https://vimeo.com/483051479/5af5234e86

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