Canalisateurs de France, organisation professionnelle et membre de la FNTP, s'est penchée sur le thème de l'eau et de l'assainissement et a cherché à répondre à la problématique : «La facture de l'eau peut-elle encore payer tous les services de l'eau ?». Éléments de réponse sur un thème qui est régulièrement sous le feu de l'actualité.
«La facture de l'eau peut-elle encore payer tous les services de l'eau ?», c'est, en effet, sur cette problématique que s'est penchée l'organisation des Canalisateurs de France, 2ème syndicat de spécialité de la FNTP qui fédère plus de 400 entreprises dans la pose de canalisations d'eau potable, d'eaux usées, d'irrigation et de gaz.
Afin d'apporter des éléments de réponse, et partant du constat que l'extension du réseau d'eau potable, long de 906.000 km, est dans une phase nécessaire de renouvellement beaucoup trop lente, au regard de la vétusté constatée des réseaux, cette organisation s'est appuyée sur différentes études publiées ces dernières années.
Des études comme éléments de réponse
En effet, selon une étude du ministère de l'Ecologie, l'état des canalisations en France est catastrophique, avec 1 litre d'eau sur 4 perdu dans les canalisations. Sachant que notre pays produit 6 milliards m3 d'eau potable, 22% en moyenne sont ainsi perdus à cause des fuites.
Une seconde étude du ministère montre que l'extension du réseau se poursuit au rythme de 3.750 km par an, tandis que son renouvellement n'a été que de 5.041 km par an. «Au rythme actuel des investissements, il faudrait près de deux siècles pour remplacer les canalisations», explique l'organisation professionnelle. Ainsi, une canalisation d'eau potable ne serait changée qu'au bout de 170 ans (906.000 km par an / 5.041 km par an).
De plus, et d'après l'étude Cador de 2002 sur le patrimoine des canalisations d'alimentation en eau potable, environ 50% du réseau des canalisations d'eau serait antérieur à 1972. Beaucoup de réseaux ont été, en effet, construits après-guerre, et 20% des canalisations posées avant 1960 sont en fonte grise ou en acier, des matières cassantes ou corrodables qui favorisent les fuites.
Vers une gestion patrimoniale des réseaux…
Enfin, autre référence utilisée sur la problématique de la facture de l'eau, la grande enquête lancée par la Fondation France Libertés avec 60 millions de consommateurs. Cette dernière pose la question de la transparence du prix et de la qualité du service public de l'eau. Ce service est double : distribuer l'eau potable après l'avoir collectée et traitée et assainir les eaux usées. «Ici, la démarche est aussi pédagogique car il faut expliquer aux Français que si l'eau est effectivement un bien commun, l'on paie surtout un service d'accès à l'eau et à l'assainissement», ajoute Canalisateurs de France.
Canalisateurs de France aborde également les dépenses d'équipement portant sur l'eau et l'assainissement qui ont accusé en 2010 une baisse estimée à 5,6% par rapport à 2009. «Face à la montée des dépenses consacrées au social, on peut craindre à moyen terme une nouvelle baisse des moyens consacrés à l'investissement dans les équipements, alors que les investissements théoriquement nécessaires seraient de 1,5 milliard d'euros par an», déplore l'organisation professionnelle.
Face à ces différents constats, l'organisation professionnelle conclut qu'«une véritable gestion patrimoniale des réseaux à long terme s'impose pour mettre en place leur renouvellement et améliorer leur réhabilitation».