CLIMAT. Ce mercredi 12 février 2020, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a annoncé, dans les colonnes du Parisien, qu'entre 5.000 et 50.000 habitations devront être relocalisées d'ici la fin de siècle.
Au cours de la nouvelle réunion du Conseil de défense écologique, ce mercredi 12 février 2020, Emmanuel Macron va annoncer une série de mesures en faveur de la protection de l'environnement. Ces dernières concerneront notamment la prévention des inondations et l'érosion des côtes. Dans une interview au Parisien, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne a donné un avant-goût des annonces du Président : "Cette fois, nous touchons le quotidien, des mesures qui engagent tous les Français pour accélérer la transition écologique". Pour rappel, les précédents Conseil de défense écologique avaient conduit à l'abandon de deux projets majeurs, la Montagne d'Or en Guyane, et EuropaCity dans le Val d'Oise.
Diviser par deux les délais d'instruction
Face aux risques climatiques, la ministre loue l'efficacité des Programmes d'action pour la prévention des inondations, mais estime que les procédures sont trop longues : "Il faut en moyenne huit ans pour faire aboutir un dossier. C'est insupportable pour les élus qui ne peuvent pas engager de travaux. Nous allons diviser par deux les délais d'instruction". Pour ce faire, les décisions concernant les programmes de moins de 20 millions d'euros seront traitées sans passer par Paris, ce qui concerne environ 70 % d'entre elles. La ministre complète : "Et lorsqu'il y a une crainte pour des vies, il y aura une procédure d'urgence pour permettre des travaux de protection beaucoup plus rapprochés". Le gouvernement veut ainsi donner aux élus des outils pour identifier les zones qui sont menacées "à moyen terme, c'est à dire dans moins de 30 ans". "Là, nous n'avons pas le choix, il faudra éviter de nouvelles constructions et relocaliser un certain nombre d'habitations et d'équipements", explique Élisabeth Borne, qui ajoute que cette situation concernerait entre 5.000 et 50.000 habitations.
Des constructions démontables en attendant
"Nous allons dire à des gens que leurs habitations sont menacées et qu'on peut leur proposer de les relocaliser dans un secteur protégé", annonce la ministre, qui précise que les collectivités souhaitant lancer ces démarches seront accompagnées, notamment financièrement grâce au fonds Barnier. Enfin, concernant les territoires en danger à plus long terme, le gouvernement a pensé aux constructions démontables : "Cela n'existe pas aujourd'hui et nous allons modifier le code de l'urbanisme pour autoriser des occupations temporaires de l'espace", indique Élisabeth Borne.