PRIX. L'architecte français a été récompensé pour son sens minutieux du détail et son œuvre sensible. Trente-neuf autres professionnels ont également reçu des prix et récompenses. Découvrez le palmarès 2022 sur Batiactu…
"Le lauréat de la médaille d'or 2022 illustre à la perfection ce que j'appelle l'architecture idéale pour demain. Une architecture qui intègre le vivant, qui travaille avec le reflet du passé, une architecture du mieux-vivre, de souplesse, de lumière, de douceur, écologique et durable qui embrasse le regard de demain." C'est dans un discours laudateur que la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a présenté ses félicitations à l'architecte français Dominique Coulon. Ce dernier a reçu la Grande médaille d'or de l'Académie d'architecture, lors d'une cérémonie qui s'est tenue le 7 septembre 2022 à Paris. Le jury considère que le lauréat "recherche inlassablement la poésie des lieux et de l'espace, à travers des lectures multiples qui se concrétisent par une œuvre remarquable, profondément sensible, caractérisée par une recherche singulière autant qu'un sens minutieux du détail", peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé par l'Académie. La ministre a aussi salué le "don" de l'architecte pour son travail sur la revitalisation de centres anciens, qu'elle juge "éblouissant".
Dominique Coulon s'est dit "honoré" de recevoir cette médaille. Ce qui guide son agence dans la conception de projets, "c'est de travailler sur des contextes. Construire un bâtiment ou un dispositif urbain, c'est s'inscrire dans une histoire, un paysage, un contexte social, un budget", a-t-il déclaré. Il dit refuser de donner "une réponse unique" à ses projets et se dit "attaché à travailler sur des bâtiments publics" où "la dimension publique de l'architecture est très importante". Son objectif ? "Créer des lieux dans lesquels on se sente bien, qui soient justes par rapport à la fonction à laquelle le bâtiment est destiné, qui donnent de l'ampleur à l'espace et qui créent de l'émotion."
Récompenser "l'excellence"
Au total, 40 lauréats ont été récompensés par l'Académie d'architecture, dont 22 prix d'architecture et 10 prix du bâtiment et des métiers d'art. Quatre jeunes architectes et urbanistes ont été récompensés pour la qualité de leurs projets de fin d'étude. L'ensemble de ces prix visent à distinguer "celles et ceux qui font rayonner l'architecture, l'urbanisme et leur enseignement" et qui prônent une démarche exemplaire. Les récompensés participent selon l'Académie à la transformation de la société et de la profession. "Notre volonté est également de relier des domaines qui, trop souvent, s'opposent : la création contemporaine et l'attention historique, l'art et la technique, la conception et l'exécution, l'artisanat et l'industrie. […] Il nous importe, au-delà de qualités plastiques, esthétiques ou techniques, de reconnaître, avant tout, la valeur d'esprits exigeants, lucides, critiques, manifestement engagés", a signifié le président de l'Académie.
Qui sont les autres lauréats ?
William J.r. Curtis, médaille de l'Académie d'Architecture, Fondation Académie d'Architecture 1977
Patrick rubin, médaille d'Honneur, Fondation Guérinot 1895
Stéphan de Faÿ, médaille de l'Urbanisme, Fondation Académie d'Architecture 1965
Denis Eliet et Laurent Lehmann, médaille de la Restauration, Fondation Académie d'Architecture 1965
Benedetta Tagliabue, médaille d'Architecture, Fondation Le Soufaché 1874
Amélia Tavella, médaille d'Architecture, prix Dejean, Fondation Société Centrale 1902
Mars Architectes, médaille d'Architecture, prix Delarue, Fondation Société Centrale 1905
Camille Ouvrard et Martin Gatto, prix des Jeunes Architectes, prix de la Mutuelle des Architectes Français, Fondation de la Mutuelle des Architectes Français 1990
Diane Letourneau, prix des Jeunes Architectes, prix Robert Camelot du meilleur projet de fin d'études, Fondation Académie d'Architecture 1988
Garance Champlois, prix des Jeunes Architectes, prix François Meyer-Lévy 1977
Christelle Avenier et Miguel Cornejo, prix du Logement de l'Ordre des architectes
Philippe De Gobert, médaille des Arts, Fondation Académie d'Architecture 1972
Federico Ferrari, médaille des Publications, Fondation Académie d'Architecture 1965
Hugh Dutton, médaille de la Recherche et de la Technique, Fondation Académie d'Architecture 1970
Simon Texier, médaille de l'Histoire de l'Art, Fondation Académie d'Architecture 1971
Bruno Latour, médaille de la Prospective, Fondation Académie d'Architecture 1985
Michel Klein, médaille de la Jurisprudence, Fondation Société Centrale 1874
Nicolas Tixier, médaille de l'Enseignement et de la Recherche, Fondation Académie d'Architecture 1978
Julien Boislève, médaille de l'Archéologie, Fondation Société Centrale 1875 et Vve Ed. Corroyer 1908
Ronan et Erwan Bouroullec, médaille de la Fondation Académie d'Architecture 1977
Franck Dessemon, médaille des Conseils d'Architectes, Fondation Académie d'Architecture 1981
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Né en 1961 dans le Jura, il étudie l'architecture à Strasbourg et à Paris-Belleville. Henri Ciriani est son professeur. Il obtient son diplôme en 1989 et crée son agence à Strasbourg. Il est, deux ans plus tard, lauréat de la Villa Médicis Hors les murs et voyage dans le monde entier (États-Unis, Europe et Amérique latine). En 1996, il remporte le prix de la Première œuvre pour le collègue Pasteur à Strasbourg. Il crée par ailleurs le master 'Architecture et complexité' à l'École d'architecture de Strasbourg, où il enseigne.
Dominique Coulon est à l'origine de la conception de la médiathèque de Thionville, du centre dramatique national de Montreuil, ou encore d'un théâtre d'un blanc immaculé à Freyming-Merlebach, que Pablo Katz, président de l'Académie d'architecture, qualifie de "savant jeu de volumes et de proportions". "Tous ses projets impliquent la plus grande exigence dans l'exécution ; d'une réalisation à l'autre, l'homme, accompagné de son équipe, perfectionne ses détails", considère Pablo Katz.