Cette semaine, le tribunal correctionnel de Saint-Etienne a ouvert le procès de dix responsables d'entreprises de travaux publics de Rhône-Alpes suspectés d'entente frauduleuse et d'un ancien fonctionnaire de la DDE soupçonné de favoritisme.

Parmi les prévenus figure Maurice Sapy, 64 ans, ancien ingénieur en chef de la direction départementale de l'équipement (DDE) de la Loire, responsable de la subdivision du Roannais. Il répond de "favoritisme" pour avoir fourni des informations confidentielles concernant des appels d'offres à des responsables d'une dizaine de PME ou de filiales régionales de groupes internationaux de travaux publics.
Ces dix personnes ont été identifiés à la suite d'une dénonciation transmise à la direction générale de la consommation, concurrence, répression des fraudes (DGCCRF).

Le 21 novembre 2000, des agents de la DGCCRF, accompagnés de policiers du SRPJ de Lyon, avaient interpellé ces responsables d'entreprises dans un restaurant stéphanois, au cours d'un de leurs déjeuners mensuels pendant lesquels s'échangeaient des informations permettant de favoriser une entreprise dans la réponse à un appel d'offres.
Le fonctionnaire de la DDE participait à cette malversation, selon lui sans contrepartie, en fournissant la liste des sociétés candidates, ainsi que l'estimation du coût des travaux.

Les chefs d'entreprise sont poursuivis pour entente frauduleuse, ainsi que pour complicité de favoritisme pour l'un d'entre eux: Gérard Rocher, 62 ans, directeur commercial de la Société forézienne d'entreprises et de terrassements (SFET, groupe Eiffage), fondée par son père Roger Rocher, l'ancien président de l'AS Saint-Etienne.

Les malversations ciblées par la justice, entre janvier et novembre 2000, portent sur 14 chantiers de travaux publics en Rhône-Alpes, représentant un montant de 25 millions d'euros.

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