La crise n'en finit pas de faire des victimes. Même si la banque Dexia était fortement pointée du doigt par de nombreuses collectivités locales ayant souscrit à des emprunts dit «toxiques», rien ne laissait présager son démantèlement. Et pourtant, la banque franco-belge est en mauvaise posture. Explications.

Rien ne va plus pour Dexia. Après un épisode difficile en 2008, l'établissement bancaire connaît un nouveau revers. En effet, accablée de 100 milliards d'euros d'actifs nocifs, la banque fanco-belge serait sur le point d'être démantelée.

 

D'ailleurs, une «bad bank» devrait voir le jour pour reprendre ces actifs toxiques. Ce sont la France et la Belgique qui devraient prendre en charge, avec leurs banques centrales, les dépôts et le financement du groupe jusqu'à la liquidation qui semble se dessiner. François Baroin a évoqué sur RTL qu'une reprise par la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque postale d'une partie des activités de prêts aux collectivités locales françaises de l'établissement financier était «la piste la plus sérieuse».
De son côté, la banque nationale de Belgique reste prudente mais rassurante  : «A la suite des commentaires parus dans les médias au sujet de la situation de Dexia, la Banque nationale de Belgique tient à souligner que les banques centrales de Belgique et de France soutiennent pleinement le groupe bancaire belgo-français Dexia». Et d'ajouter : «La BNB insiste sur le fait que l'épargne des clients de Dexia Banque Belgique est parfaitement sécurisée et qu'il n'y a aucune raison pour ces clients d'effectuer des retraits».

 

Les particuliers touchés aussi…
Et le secteur bancaire ne semble pas prêt de se relever puisque les particuliers seraient, eux-aussi, victimes des prêts toxiques, c'est-à-dire des emprunts jouant entre les taux d'intérêts (taux variables) et le cours des monnaies, et plus particulièrement sur un taux de change euro-franc suisse. Avec l'envolée de la monnaie helvétique, des ménages se retrouveraient aujourd'hui confrontés à des remboursements supérieurs à ce qu'ils avaient envisagés. Même si les banques, notamment BNP Paribas, se défendent en indiquant que ces prêts ont été proposés via des intermédiaires qui devaient avertir les ménages, plus d'une centaine de particuliers serait sous le coup de remboursement bien plus élevés qu'escomptés. Et d'autres pourraient encore se manifester, selon le quotidien Le Parisien. Au vue de la situation, les établissements bancaires préconisent des études au cas par cas. Le bras de fer ne fait donc que commencer et les prêts toxiques devraient donc encore empoisonner les semaines à venir.

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