Tenue dans la partie basse de l'église Saint-Pierre, l'exposition se dessine comme une boucle, où chaque pièce livre l'histoire d'un projet imaginé par Manuelle Gautrand. "Cette exposition est une introduction à la biennale du design, dont le thème "bifurcations" interroge sur la route que l'on choisit de prendre pour faire évoluer nos pratiques et mentalités appliquées à l'architecture", explique-t-elle. Elle avoue avoir trouvé le site du Corbusier "impressionnant" et "compliqué" pour y organiser une exposition, de par la "présence sculpturale et minérale extrêmement forte" du lieu. Trois thématiques, l'espace public, le programme et la balise urbaine sont visibles dans tous les projets exposés. "Nous essayons de faire en sorte que nos architectures forment une balise urbaine, qui ponctue la ville d'un signal, d'un élément fort dans lequel les citoyens peuvent s'identifier", ajoute-t-elle.
En plus des croquis, maquettes et photographies qui illustrent les projets mis en avant, l'exposition se colore de vidéos. "On cherchait une dimension mobile et sonore. Ainsi, nous avons commandé une série de courts-métrages de fiction à une jeune société de production, Premier Souffle Productions, pour qu'ils mettent en scène nos bâtiments." Le résultat est particulièrement réussi, à la fois drôle et contemplatif, et bien loin d'un film institutionnel.
Des assises ont été fabriquées pour l'occasion, afin de donner envie de s'asseoir sur les gradins de ces espaces qui ressembleraient parfois à des amphithéâtres. Les assises ont été conçues à base de bouteilles en plastique et de jeans par une entreprise locale.