Autre point d'opposition, l'impact sur l'industrie européenne. Selon PwC, les volumes d'intrants de production exportés d'Allemagne vers la Chine (machinerie, matières premières) resteraient constants malgré les barrières douanières. Pour l'Afase, au contraire, "la Chine augmentera la production des matériaux et débutera la production de machines au point de ne plus les acheter auprès des fournisseurs européens (…) Tous les fournisseurs européens de matériaux et d'équipements de production (par exemple Wacker, Applied Materials ou VDMA) ont demandé explicitement et fermement à l'UE de ne pas imposer de taxes anti-dumping qui iraient à l'encontre de leurs intérêts". On notera qu'il ne s'agit là que d'industriels d'outre-Rhin.
L'Afase pointe donc un danger imminent pour le secteur solaire européen : "Des droits de douane en Europe seraient non seulement inefficaces (le problème des fabricants de produits solaires est d'origine structurelle, lié à des coûts très élevés et à l'absence d'économies d'échelle), mais ils iraient également à l'encontre des intérêts de l'Union, avec un coût significatif sur l'emploi et la valeur ajoutée dans la chaîne du photovoltaïque, et cela en contradiction avec la politique européenne visant à stimuler la croissance des énergies renouvelables". L'alliance rappelle que la Commission européenne recommandait encore, en juin 2012 de "continuer à utiliser tous les outils disponibles pour réduire les coûts afin de s'assurer que les technologies liées aux énergies renouvelables deviennent compétitives, permettant à terme le libre jeu de marché". La guerre commerciale entre la Chine et les pays occidentaux sème donc le trouble au sein même des rangs européens…
Taux de douane à 20 % : - 5.900 emplois (-320 M€ de valeur ajoutée) en 1 an
- 16.900 emplois (-940 M€) en 3 ans ;
Taux de douane à 35 % : - 9.200 emplois (-500 M€) en 1 an
- 19.500 emplois (-1,8 Mrd €) en 3 ans ;
Taux de douane à 60 % : - 6.800 emplois (-350 M€) en 1 an
- 19.300 emplois (-1,6 Mrd €) en 3 ans.