Alors que le "burn out" au travail pèserait pour deux à trois milliards d'euros en dépenses sur le régime général de la sécurité sociale, une trentaine de députés demandent la reconnaissance de l'épuisement au travail comme maladie professionnelle, ce qui permettra ainsi d'en imputer la prise en charge aux "responsables", les employeurs.
Près de trente députés viennent de demander la reconnaissance du "burn out" comme maladie professionnelle, ce qui permettra d'après eux d'en imputer la prise en charge aux "responsables", soulignent-ils dans une tribune publiée dimanche 7 décembre dans le Journal du dimanche (JDD). Cette tribune intervient quelques semaines après la publication de plusieurs baromètres sur le stress au travail, notamment Arti Santé BTP déployé par la Capeb et l'enquête menée par la FFB.
"Nous demandons la reconnaissance de l'épuisement comme maladie professionnelle", ajoutent ces parlementaires issus de la majorité. Et de poursuivre : "Cette reconnaissance est indispensable pour faire que les effets de l'épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs."
D'ailleurs, pour les députés de la majorité signataires, il s'agirait de faire "basculer" le financement de ce phénomène d'épuisement professionnel sur la branche Accident du travail et maladies professionnelles - financée par les cotisations patronales à 97%.
Inscrire au tableau des maladies professionnelles
Les députés proposent alors l'inscription de deux nouveaux éléments au tableau des maladies professionnelles : la dépression consécutive à un épuisement profond et le stress post-traumatique au travail. Pour l'heure, une personne souffrant de stress au travail a droit à un congé maladie ou un temps partiel thérapeutique financés par le régime général de la Sécurité sociale et donc par l'ensemble de la collectivité.
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