PROJET. Le président de l'établissement public en charge de la restauration de Notre-Dame de Paris, Jean-Louis Georgelin, a indiqué ce 2 juillet 2020 que le démontage de l'échafaudage sera achevé avant la fin du mois de septembre, ouvrant ensuite la porte au chantier de reconstruction de la cathédrale. Une réunion est déjà prévue le 9 juillet pour consulter les spécialistes du projet.

Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris devrait pouvoir débuter à l'automne : le général Jean-Louis Georgelin, président de l'établissement public en charge de ce projet, a affirmé ce 2 juillet 2020 que le démontage de l'échafaudage encerclant l'emplacement de l'ancienne flèche de la cathédrale sera terminé avant octobre. "J'ai tout lieu d'espérer, de croire que ce démontage sera fini au plus tard fin septembre", a déclaré le militaire, entendu par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur Notre-Dame et cité par l'Agence France Presse. "On ne peut avoir simultanément plus de quatre cordistes" qui découpent les barres de métal avec leurs scies-sabres, tandis que "quatre autres personnes surveillent" cette opération délicate, a-t-il décrit, soulignant qu'il s'agissait d'un travail "lent". Jean-Louis Georgelin n'a pas non plus remis en question l'objectif fixé par Emmanuel Macron de rouvrir l'édifice au culte et aux touristes en avril 2024, bien que cette échéance ne signifiera probablement pas pour autant "la fin du chantier pour les abords".

 

 

Devant les parlementaires du Palais Bourbon, le général a également dressé un point d'étape du chantier : selon lui, un début de déblaiement des voûtes a montré qu'elles semblaient "à peu près solides et en bon état". "Nous allons lancer dans les prochains jours l'importante opération de consolidation intérieure des voûtes par échafaudage et cintrage", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"une première campagne de nettoyage complet des sols doit débuter dans le courant de l'été, qui permettra de faire baisser le niveau de plomb et de faciliter le conditions de travail futur". Et d'insister sur ce sujet politiquement sensible pour la mairie de Paris et les habitants alentours : "La cathédrale n'est plus émettrice de plomb vers l'extérieur, et aucune plombémie anormale n'a été relevée chez les compagnons". Jean-Louis Georgelin a également précisé qu'une autre étape particulièrement pointilleuse allait bientôt commencer : "le montage de l'échafaudage pour la dépose du grand orgue", qui compte quelque 8.000 tuyaux. Cette opération "millimétrée" doit avoir lieu "à l'automne", sachant qu'il faudra compter "six mois pour réharmoniser l'orgue" avant l'échéance de 2024.

 

"On ne construit pas une maison en demandant leur avis à tous les passants"

 

 

Alors qu'une réunion de la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), rassemblant élus, spécialistes et architectes du chantier, doit se tenir le 9 juillet prochain, les députés ont interrogé le président de l'établissement public sur les nombreuses discussions entourant le projet de restauration. "On ne construit pas une maison en demandant leur avis à tous les passants", a répondu ce dernier. Bien que la réunion de la CNPA constitue une "étape importante" à ses yeux, les avis qui y seront formulés ne seront toutefois que consultatifs. Ceux-ci se baseront sur les "études des restaurations réalisées par la maîtrise d'oeuvre : un travail volumineux - quelque 3.000 pages - qui présentera des réflexions sur ce que pourrait être la restauration". Des travaux qui seront conduits par le sénateur LR des Alpes-Maritimes Jean-Pierre Leleux. A l'heure qu'il est, les architectes ont le choix : soit la reproduction à l'identique de la cathédrale, et notamment de sa flèche, sur la base des plans détaillés laissés par l'architecte Viollet-le-Duc ; soit une conception architecturale nouvelle, option souhaitée par l'exécutif. Mais à laquelle est largement hostile l'architecte-en-chef Philippe Villeneuve, qui considère de surcroît qu'elle prendrait bien plus de temps.

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