Suite à la mort d'un ouvrier sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), Bouygues a été condamné à 75.000 euros d'amende et le grutier à trois mois de prison ferme.

En début d'année, Bouygues Travaux Publics, filiale du groupe de BTP Bouygues Construction en présence de ses deux sous-traitants, Normétal et Tissot, et un grutier âgé de 39 ans se sont retrouvés devant le tribunal correctionnel de Cherbourg (Manche) à la suite de la chute mortelle de 15 mètres d'un soudeur intérimaire. C'était le lundi 24 janvier 2011, sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, après que la passerelle, sur laquelle l'ouvrier se trouvait, a été heurtée par une charge de 850 kg soulevée par une grue.

 

Le tribunal correctionnel de Cherbourg a finalement condamné Bouygues Travaux publics, responsable de la coordination de la sécurité du génie civil sur le chantier, à 75.000 euros d'amende, soit une peine moindre que celle des réquisitions du parquet qui avait réclamé 100.000 euros.

 

De son côté, la société Tissot, propriétaire de la passerelle, a été condamné à une amende de 35.000 euros. Les passerelles de l'entreprise ont été pointées du doigt lors de l'audience : "Boulons absents ou mal serrés, absence de certains dispositifs de sécurité", soulignait l'expert du dossier, qui a relevé 26 irrégularités sur les équipements.

 

Enfin, le grutier, qui selon le procureur de la République disposait d'un "taux faramineux de cannabis" et avait effectué une manœuvre trop vite, s'est vu infligé un an de prison, dont neuf mois avec sursis et mise à l'épreuve. La société Normetal, qui l'employait via une société d'intérim, a en revanche été relaxée.

 

A noter que les condamnés devront verser des dommages et intérêts à hauteur de 306.000 euros à la famille de la victime.

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