TRANSITION. En l'état actuel des choses, le Vieux Continent devrait atteindre ses objectifs de baisse d'émissions de gaz à effet de serre d'ici la fin de la décennie, selon Engie. Mais l'énergéticien estime aussi que les Vingt-Sept doivent encore passer à la vitesse supérieure pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Si les choses semblent bien parties pour 2030, elles s'annoncent toutefois plus serrées pour 2050. D'après Engie, l'Europe devrait atteindre, si elle poursuit son rythme actuel d'investissements, ses objectifs de baisse d'émissions de gaz à effet de serre d'ici la fin de la décennie. Mais l'énergéticien estime aussi que les Vingt-Sept doivent encore passer à la vitesse supérieure pour parvenir à la neutralité carbone à la moitié du siècle.
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Dans son scénario de décarbonation de l'Europe à horizon 2050 publié ce 12 novembre 2024, Engie affirme effectivement que "l'Europe doit accélérer et réduire ses émissions de 4% par an jusqu'en 2050 pour arriver à la neutralité carbone", contre 2% par an entre 2010 et 2020.
Le document, relayé par l'AFP, indique également que l'objectif communautaire pour 2030 - le fameux paquet "Fit for 55" - "est à notre portée car il repose en grande partie sur des technologies matures", à l'image du solaire, de l'éolien ou encore des véhicules électriques. "L'enjeu réside maintenant dans l'accélération de leur déploiement", peut-on encore lire.
Le bon échelon
Les nuages s'accumulent néanmoins au-dessus de l'échéance 2050. "L'objectif net zéro carbone en 2050 est nettement plus à risque (car) 70% des technologies nécessaires et des usages associés, comme la décarbonation du transport maritime et aérien, ou de l'industrie lourde, n'ont pas encore été réellement testés à l'échelle industrielle", souligne l'étude.
"Pour rester maître de son destin, préserver sa souveraineté et sa compétitivité", l'UE "doit accélérer la transition", a commenté Catherine MacGregor, la directrice générale d'Engie. Selon la dirigeante, "c'est une transformation en profondeur de l'ensemble de notre système énergétique que nous devons poursuivre", jugeant au passage que "l'échelon européen sera crucial pour y arriver".
Des investissements compensés par les économies réalisées
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Dans son rapport, l'énergéticien note par ailleurs que la décarbonation de l'Europe repose sur des investissements conséquents dans tous les leviers de la transition énergétique, des capacités de production énergétique décarbonées aux rénovations thermiques des bâtiments. Des sommes qui devraient être progressivement compensées par les économies réalisées sur les importations de combustibles fossiles et qui "contribueront ainsi à renforcer notre indépendance énergétique".
En tenant compte de ces gains, Engie estime donc que le coût net de la décarbonation de l'Europe représenterait 1,8% de son PIB (produit intérieur brut) entre 2025 et 2030, puis 1,5% entre 2031 et 2040, et enfin 1% entre 2041 et 2050. Ces investissements "sont importants mais restent à la portée de nos économies" et sont "à mettre en regard des enjeux et du coût de l'inaction, qui est estimé à environ 10% du PIB par degré de réchauffement supplémentaire", avance encore le groupe dans son étude.