LOGEMENT SOCIAL. Selon une source proche du dossier, Action Logement Services, filiale clé de l'organisme paritaire, aura un nouveau directeur général en septembre. Le DG actuel, Olivier Rico, a pourtant succédé le 10 juillet dernier à Jean-Luc Guitard, qui n'était lui-même en poste que depuis octobre 2018.

La rentrée s'annonce chargée pour Action Logement Groupe (ALG), l'ex-1% Logement, géré par le patronat et les syndicats. Selon une source proche du dossier, Action Logement Services (ALS), sa filiale de collecte et de distribution de fonds, aura un nouveau directeur général en septembre prochain. Et ce, bien que l'actuel DG d'ALS, Olivier Rico, ait été nommé pas plus tard que le 10 juillet dernier, en remplacement de Jean-Luc Guitard, lui-même parti moins d'un an après sa prise de fonctions. Olivier Rico n'occuperait en effet le poste de directeur général d'ALS qu'à titre intérimaire, d'après la source. Et celle-ci de fulminer : "Alors qu'il devrait être choisi par ALS, le futur DG sera désigné par ALG, de concert avec une puissante fédération professionnelle." Une allusion à la Fédération française du bâtiment, présidée par Jacques Chanut, également à la tête de la commission Logement du Medef. "Suite au départ du DG d'ALS en juillet, les conseils compétents, afin d'être en conformité avec les règles de bonne gouvernance, ont agréé et nommé M. Rico DG, l'intéressé et l'ensemble des parties ayant parfaite connaissance que cette nomination avait un caractère transitoire. Un cabinet de recrutement a pour mission de trouver le futur DG, comme cela se pratique systématiquement dans le groupe AL. La nomination d'un nouveau DG d'ALS interviendra donc à la rentrée. Il aura pour mission prioritaire de mener à bien l'amélioration du service aux entreprises et aux salariés", a réagi Action Logement Groupe. La FFB n'était de son côté pas disponible pour réagir à ces informations.

 

 

Ces derniers mois ont vu le vrai faux-départ de Bruno Arbouet, directeur général d'ALG, et la "démission" de Jean-Luc Guitard. La même source évoque en réalité un "départ négocié" de Jean-Luc Guitard, à qui "on ne peut (pourtant) rien reprocher", si ce n'est une transformation de l'organisation d'ALS "pas assez rapide pour permettre l'entrée en vigueur de certaines mesures du PIV [plan d'investissement volontaire d'ALG ; Ndlr] dès le 15 septembre, au goût d'une puissante fédération professionnelle."

 

Les conséquences potentielles de cette crise de gouvernance préoccupent Diego Alarçon, délégué national CFE-CGC et administrateur d'ALS. "Pour toute une série de raisons et de luttes d'influence en grande partie extérieures, on assiste depuis plus de deux ans à une valse des présidents et des directeurs généraux au sein des trois entités d'Action Logement [ALG, la structure faîtière, et ses filiales ALS et ALI (Action Logement Immobilier) ; Ndlr]", relate Diego Alarçon dans un entretien publié lundi 29 juillet sur le site de la CFE-CGC. "Que vont penser les agences de notation et les investisseurs institutionnels de la gouvernance d'Action Logement?", s'inquiète-t-il. L'enjeu est de taille car, pour financer les deux tiers de son PIV de 9 milliards d'euros annoncé en début d'année, ALG prévoit, pour la première fois de son histoire, de lever des capitaux sur les marchés obligataires d'ici à la fin 2019. Dans cette perspective, l'ex-1% Logement a sollicité une notation auprès des agences d'évaluation financière.

 

 

Diego Alarçon ne s'interroge pas seulement sur le financement du PIV mais également sur certains de ses objets. Tout en reconnaissant qu'il comprend "d'excellentes" mesures d'aide aux salariés, en matière de rénovation énergétique des logements par exemple, le délégué national CFE-CGC regrette que le PIV "s'accompagne d'un rehaussement du plafond d'éligibilité pour les classes moyennes." Selon lui, le PIV devrait soutenir l'offre de logement intermédiaire à destination des classes moyennes qui éprouvent des difficultés à se loger dans les grandes agglomérations.

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