LOGEMENT SOCIAL. L'organisme paritaire affectera une partie de sa trésorerie au financement de son plan d'investissement volontaire. Le solde sera levé sur les marchés obligataires, une première pour l'ex-1% Logement.

Pas question, pour Action Logement Groupe, qui a révélé ce lundi 8 juillet être assis sur un bilan de 83,4 milliards d'euros, de servir de variable d'ajustement aux finances publiques. L'organisme paritaire géré par le patronat et les syndicats, l'un des principaux acteurs du logement social en France, entend "utiliser au mieux" l'effet de levier que lui confère son endettement raisonnable, a déclaré son directeur général, Bruno Arbouet, ce lundi 8 juillet, lors de la présentation des premiers comptes consolidés du groupe issu en 2016 de la fusion des 600 entités qui constituaient Action Logement. Au 31 décembre 2018, les dettes financières d'Action Logement Groupe s'élevaient à 35 milliards d'euros, pour 33 milliards de capitaux propres. L'ex-1% Logement affiche en outre une trésorerie de 8,3 milliards d'euros, "probablement excessive", de l'aveu de Bruno Arbouet.

 

 

Un trésor de guerre susceptible d'attirer les convoitises de l'Etat. "La principale menace serait que l'Etat nous dise que cette ressource est dormante", souligne Bruno Arbouet, et que la puissance publique se charge de lui trouver une vocation, peut-être éloigné des missions sociales d'Action Logement Groupe. Ce dernier affectera donc 3 milliards d'euros de trésorerie au financement de son plan d'investissement volontaire (PIV) lancé en janvier dernier. D'un montant de 9 milliards d'euros, ce plan comprend notamment des mesures en faveur de la mobilité des salariés et de la rénovation énergétique des logements, qui seront opérationnelles mi-septembre. Son affectation partielle au financement du PIV fera baisser "significativement" la trésorerie d'Action Logement Groupe, et plus particulièrement celle de sa filiale Action Logement Services, "dès cette année", indique Bruno Arbouet.

 

Un contexte de tensions

 

 

Le solde du financement du PIV, soit 6 milliards d'euros, Action Logement Groupe ira le chercher sur les marchés obligataires, une première pour l'organisme paritaire. Cette émission devrait intervenir d'ici à la fin de l'année, en octobre ou en novembre, précise Bruno Arbouet. Dans cette perspective, Action Logement s'apprête à être noté par des agences d'évaluation financière. Une notation qui devrait lui permettre d'emprunter "dans des conditions très favorables", pronostique son directeur général. Et de résumer : "C'est la fin de l'argent qui dort."

 

Cette mise à l'abri des ressources d'Action Logement des appétits de l'Etat survient dans un contexte de tensions entre les deux parties, liées à l'organisation de la succession de Bruno Arbouet. "L'actualité récente a relayé quelques débats internes (…). Nous sommes un partenaire engagé, loyal et respectueux mais nous attendons en retour de l'Etat le même respect et la même confiance", assène Bruno Arcadipane, président d'Action Logement Groupe. A bon entendeur...

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