Alors que le projet accuse plusieurs années de retard, une accélération s'annonce : EDF a fait savoir qu'une deuxième machine pourrait être opérationnelle au début de 2016 et que les turbines sous-marines seraient raccordées au réseau électrique. De quoi revendiquer la création du premier parc hydrolien opérationnel au monde.
Les premières se succèdent dans l'hydrolien français : après les premiers kilowattheures injectés dans le réseau électrique par les machines Sabella et HydroQuest, voilà qu'EDF brigue l'exploitation de la première ferme hydrolienne mondiale. L'énergéticien français a annoncé à Brest qu'une deuxième machine de type Arcouest pourrait être opérationnelle d'ici au mois de mars 2016. "Notre objectif est d'avancer le plus rapidement possible et on imagine assez bien que ce sera fait avant la fin de l'hiver", explique à l'AFP Rémi Courtial, chef des projets industriels chez EDF.
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Il souligne : "Ce sera la première fois au monde qu'un parc hydrolien produira de l'énergie injectée sur un réseau de distribution. Le fait d'avoir deux machines, de convertir la production et de l'acheminer à terre avec un seul système, de piloter les deux hydroliennes avec un seul système, c'est une nouveauté". Car, pour l'heure, seules des turbines isolées sont en fonctionnement. Rappelons que chaque machine sous-marine EDF est produite par OpenHydro (entreprise irlandaise, filiale de DCNS) et qu'avec un rotor caréné de 16 mètres de diamètre, elle atteint un poids de 300 tonnes, nécessitant une barge dédiée pour la manipuler. Les deux machines de 2 MW seraient immergées dans la zone de Paimpol-Bréhat, par 40 mètres de fond. Ensemble, elles pourraient fournir suffisamment de courant pour alimenter 1.500 foyers environ.
"La technologie hydrolienne suscite de plus en plus d'intérêt dans le monde et nous avons beaucoup d'espoir quant au développement rapide de cette filière", assure Christophe Dorignac, le directeur de production Energies marines renouvelables chez DCNS. En tout, 40 M€ ont été investis par EDF dans le projet Arcouest. En France, deux parcs sont d'ores et déjà prévus : celui de Paimpol-Bréhat, qui pourrait à terme recevoir sept machines (14 MW) et celui mené par Engie et Alstom avec quatre turbines (5,6 MW). D'autres fermes sont en développement, notamment aux Philippines, avec des machines françaises Sabella, ou au Canada (DCNS). Un projet de très grande envergure existe également au large d'Aurigny (île anglo-normande) : il prévoit l'implantation de 150 turbines de 2 MW à l'horizon de 2020.