La décision de l'Ademe concernant l'Appel à manifestation d'intérêt pour les fermes hydroliennes n'est pas encore rendue publique, mais déjà Sabella et GDF Suez annoncent la poursuite de leur projet d'immersion d'une turbine au passage du Fromveur, en Bretagne.
Huit projets de fermes pilotes hydroliennes ont été soumis à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe) qui doit se prononcer avant la fin de l'année sur les soutiens qu'elle accordera. Le site d'information financière La Tribune a cependant levé un coin du voile en rapportant que les programmes d'Alstom-GDF Suez ("HyTide") et DCNS-EDF ("Arcouest") avaient été choisis pour l'installation des premières machines au large des côtes françaises. Selon la même source, l'Elysée aurait demandé le réexamen du dossier déposé par un consortium 100 % français, composé par les chantiers navals CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), par le concepteur et fabricant d'hydroliennes isérois Hydroquest et complété par le fournisseur d'énergie renouvelable bordelais Valorem (voir encadré).
Normandie 3 - Bretagne 1 ?
Ces trois projets prévoient la même zone d'implantation, celle du passage du raz Blanchard, entre le cap de la Hague (extrémité du Cotentin) et l'île anglo-normande d'Alderney. Car ce site, où les courants sont particulièrement forts en raison de la topographie des lieux, concentre à lui seul 50 % de tout le potentiel hydrolien national. La société bretonne Sabella, également partenaire de GDF-Suez, fait toutefois savoir qu'elle entend poursuivre le déploiement d'une machine au passage du Fromveur, entre Molène et Ouessant (Finistère). "Nous serions surpris que [la Basse-Normandie et son site du raz Blanchard] se voit attribuer ainsi trois projets hydroliens et aucun pour la Bretagne", déclare-t-elle. L'entreprise annonce que son propre projet fait l'objet d'une étude distincte de l'appel à manifestations d'intérêt : "Nous ne serions donc pas surpris qu'il ne figure pas parmi les dossiers récemment sélectionnés". Sabella compte installer sa turbine de démonstration D10 au mois d'avril 2015 et la raccorder au réseau électrique. Une première étape avant de produire industriellement une version agrandie, dite D15 (pour 15 mètres de diamètre) d'une puissance unitaire de 1 MW.
Jean-François Simon, le président d'Hydroquest, détaille : "La technologie unique de nos hydroliennes apporte de nombreux atouts au projet Searieus : intérêt hydrodynamique par l'absence d'obstacle central proéminent, concept simple et robuste réduisant les coûts de fabrication, d'opération et de maintenance, utilisation de turbines à flux transverse très peu sensibles à l'orientation du courant ou encore fabrication 'tout métal' pour une meilleure résistance aux impacts".