En préambule du G20, qui se tient en Chine, les deux principaux pollueurs de la planète ont annoncé la ratification de l'accord sur le climat, conclu à Paris en novembre 2015. Les deux présidents ont présenté les documents signés à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU qui s'est déclaré optimiste sur l'obtention d'autres signatures fermes.

A ma gauche, championne en titre, la Chine, 1,4 milliard d'habitants et 20 % des émissions mondiales de CO2. A ma droite, les Etats-Unis, 320 millions d'habitants et 18 % des émissions mondiales de CO2. Un duel des poids lourds de la pollution qui pourrait ne plus avoir lieu à l'avenir. Les deux superpuissances ont en effet annoncé conjointement avoir finalement ratifié les accords de Paris destinés à contenir le réchauffement climatique global sous la barre des 2 °C. Une décision historique saluée par les autres décideurs mondiaux, réunis dans le cadre du G20 qui se tient à Hangzhou, modeste bourgade chinoise de 8,7 millions d'âmes.

 

Le président français, François Hollande, qui était leur hôte lors de la COP21, en novembre 2015, a précisé que ces deux signatures ouvraient "la voie à une entrée en vigueur de l'accord de Paris à la fin de l'année". Une perspective également entrevue de façon "optimiste" par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies. Car, si le protocole a bien été signé par les 180 pays qui participaient à la conférence mondiale sur le climat, il fallait encore que chacun le ratifie nationalement, soit par un vote du parlement, soit par un décret présidentiel… Et jusqu'à présent, seuls 24 pays avaient été au bout de cette démarche, dont une majorité d'Etats insulaires, fortement exposés au risque de montée du niveau des océans, mais très faiblement émetteurs de gaz à effet de serre (seulement 1 %). Or, pour que l'accord entre effectivement en vigueur, il faudra que 55 % des pays, représentant la même proportion des émissions globales, le ratifient. D'où l'importance des décisions chinoise et américaine qui apportent 38 % d'émissions de plus dans le bilan.

 

Un effet domino sur les autres pollueurs ?

 

 

Barack Obama a accéléré le processus en prévision des élections américaines, qui se tiennent en novembre, et dont un des deux candidats a annoncé qu'il ne signerait pas le protocole d'accord, trop contraignant pour l'industrie de son pays. "L'Histoire montre qu'une fois que ces accords sont en vigueur et signés par les Etats-Unis, nous y restons", en dépit d'éventuelles alternances politiques, analyse Brian Deese, conseiller pour le climat du président américain. La Maison Blanche souhaitait éviter le fiasco du protocole de Kyoto, approuvé sous la présidence Clinton et jamais ratifié par son successeur.

 

Les défis à relever, notamment du côté chinois, sont colossaux, avec une électricité encore produite à 70 % par des centrales à charbon et 150 centrales de ce type encore en cours de construction. Mais les défenseurs de l'environnement scrutent avec attention les investissements que l'Empire du milieu consent dans les énergies renouvelables et espèrent un effet d'entraînement pour les 150 autres pays qui doivent encore ratifier l'accord, comme l'Inde, un important contributeur. La présidente de la COP21, Ségolène Royal a déclaré : "Je remercie et félicite la Chine pour la ratification de l'accord sur le climat. J'appelle tous les pays, et notamment ceux réunis au G20 en Chine à faire de même. La France a fait son devoir". Elle conclut : "Comme je m'y étais engagée lors de ma nomination à la présidence de la COP, la France appuie tous les efforts pour parvenir à l'utopie réalisable de l'application de l'accord climat cette année, ce qui serait une grande première dans les relations internationales, et un grand espoir pour la planète".

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