INGÉNIERIE. Avec l'entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020 au 1er janvier 2022, dans quelle mesure les prescriptions des ingénieurs du bâtiment vont-elles évoluer ? Appelé à occuper le devant de la scène face aux matériaux conventionnels, le bois se retrouve au cœur des réflexions mais aussi des débats. Certains acteurs du secteur sautent sur l'occasion pour remettre les points sur les "i" du produit sylvestre.
On le sait, l'entrée en vigueur au 1er janvier 2022 de la Réglementation environnementale 2020 va apporter son lot de changements plus ou moins importants pour les acteurs de la construction. Parmi eux, la prépondérance accordée aux matériaux biosourcés sur les produits dits conventionnels (béton, acier…) suscite réflexions mais aussi débats, notamment sur la place du bois, qui se retrouve en première ligne des évolutions réglementaires. Face aux stéréotypes, certains spécialistes du bâtiment profitent donc de l'occasion pour remettre les points sur les "i" et ainsi aborder les futures échéances de manière plus sereine.
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C'est en partant de ce constat qu'Ingérop a organisé une présentation dédiée au matériau sylvestre fin juin dans ses locaux de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. La société d'ingénierie, dont le volume de projets bois sur les quatre dernières années a aussi été multiplié par quatre par rapport aux douze années précédentes, s'est donc interrogée sur la manière dont la RE2020 allait modifier les prescriptions des ingénieurs du bâtiment. En commençant par écarter les idées reçues sur l'exploitation et l'utilisation de bois : déforestation, absence de protection contre le feu, vulnérabilité face aux insectes…
Autant de points qui peuvent être contre-balancés : la politique de gestion durable des forêts, européenne mais aussi française, est censée éviter les conséquences d'une surexploitation sur l'écosystème. Quant à la problématique du risque incendie, elle doit être relativisée selon Benoît Bardzinski, ingénieur d'études structure chez Ingérop : "Certes, le bois brûle, mais c'est une combustion maîtrisée ; on sait très bien combien de bois on aura perdu en une heure de combustion. Il existe aussi des vernis ignifugés ; bref, on sait apporter, par le traitement ou le dimensionnement, des solutions au feu. Le vrai sujet, c'est l'assemblage des éléments métalliques. Le bois est également sensible à l'eau, mais en étant immergé il va bien vieillir ; là encore, le vrai sujet, ce sont les variations hygrométriques."
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