Les ministres de l'Ecologie et de l'Economie ont demandé à GrDF de lancer le déploiement du compteur de gaz communicant "Gazpar". Le projet porte sur le remplacement de 11 millions de compteurs par ces appareils de nouvelle génération, entre fin 2015 et 2022, pour un coût estimé d'un milliard d'euros.
Après "Linky", le compteur électrique intelligent, voici "Gazpar", le compteur communicant de GrDF, qui s'apprête à débarquer chez les consommateurs de gaz naturel, particuliers et professionnels. Un projet de grande envergure qui concerne le remplacement de 11 millions de compteurs classiques par ce nouvel équipement destiné à améliorer la facturation (sur la base d'un index réel et non plus d'estimations de consommations) et la maîtrise de la demande d'énergie.
Les ministres de l'Ecologie et de l'Economie ont demandé à GrDF, le 25 juillet dernier, de lancer le déploiement généralisé suite à deux délibérations de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE), qui dataient du 13 juin. La CRE estime que le projet répondrait pleinement aux attentes des consommateurs en matière de qualité de facturation et de contribution à la maîtrise de la consommation.
Baisser la consommation de gaz de 1,5 %
Toutefois, le compteur jaune ne devrait pas arriver tout de suite dans les foyers français. La décision définitive ne sera prise qu'après la confirmation des résultats des appels d'offres lancés par GrDF. Les premières installations sont prévues pour la fin de 2015, avec une phase pilote d'une durée d'un an. Environ 150.000 compteurs seront déployés lors de cette première étape. Puis, leur généralisation se poursuivra jusqu'en 2022, avec une montée en charge progressive. Le coût de l'opération est estimé à 1 milliard d'euros : 500 M€ pour le matériel, 330 M€ pour la pose et 170 M€ pour le développement du système d'information. Selon la CRE, le projet serait rentable pour la collectivité grâce à la baisse de consommations de gaz engendrées par une meilleure gestion de la demande. L'hypothèse retenue table, en effet, sur une diminution de 1,5 % de la consommation totale (des expérimentations menées dans d'autres pays, Grande-Bretagne et Irlande, ont même montré des gains de 2 à 3 %). Les compteurs Gazpar "seront financés par le tarif d'acheminement sur le réseau de distribution payé par les fournisseurs de gaz à GrDF", explique un communiqué. Ces tarifs seront donc impactés et augmentés mécaniquement de 1,3 % sur l'ensemble des six années du projet. Pour les clients, l'impact se limitera à 0,3 % sur sa facture, le tarif d'acheminement représentant environ un quart du montant. La hausse devrait donc être compensée par la baisse de consommation engendrée.
Différentes informations seront mises à disposition des fournisseurs et des clients : consommations mensuelle, quotidienne, horaire… Outre l'amélioration de la qualité de service, des alertes de consommations, des diagnostics énergétiques et des offres de pilotage pourront être proposés. Selon le ministère, 1.000 emplois directs pourraient être créés grâce à l'adoption de ce compteur intelligent, notamment dans le secteur de la pose et de la maintenance, ainsi que celui plus inattendu du recyclage des anciens compteurs.
Concrètement, le compteur intelligent est équipé d'un module radio qui permet d'effectuer des relevés à distance, en l'absence du consommateur qui n'a plus besoin d'être présent lors du passage du releveur. Les informations collectées sont transmises par brèves impulsions d'ondes radio à un concentrateur qui les relaye ensuite par Internet (réseau filaire ou de téléphonie mobile) au système d'information national. Là, elles sont traitées et permettent de mieux suivre la consommation réelle de gaz naturel. La facturation s'effectue dès lors sur la base d'index réels (et non plus d'estimations) et des relevés informent régulièrement le consommateur.