ÉCONOMIE. Face aux nombreux et passionnants enjeux qui s'imposent déjà à lui, de la transition écologique à la révolution numérique, le secteur du bâtiment tente, à l'image du reste de l'économie, de se projeter à horizon 2030. Dans un exercice de prospective inédit, la Fédération française du bâtiment livre cinq scénarios où l'État, les entreprises de la filière mais également la société civile jouent des rôles différents. Tour d'horizon.
Les responsables politiques de tous bords parlent souvent de ce que pourrait être la France à l'horizon 2030, à commencer par Emmanuel Macron qui a présenté son plan d'investissements éponyme, ciblé notamment sur les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR), l'hydrogène ou encore la filière bois. La mondialisation débridée et l'accélération des technologies, qui contribuent progressivement à automatiser et numériser toujours davantage nos sociétés, ainsi que les problèmes de souveraineté mis en lumière par la crise du Covid - illustrés entre autres par les difficultés d'approvisionnement en équipements et par l'envolée des prix des énergies - imposent en effet aux gouvernants, chefs d'entreprises et citoyens d'imaginer à quoi pourrait ressembler le monde à moyen voire long terme, afin de mieux anticiper les problématiques qui pourraient advenir d'ici là.
à lire aussi
Face aux nombreux et passionnants enjeux qui s'imposent déjà à lui, le secteur du bâtiment tente, à l'image du reste de l'économie, de se projeter dans l'avenir, plus exactement d'ici une quinzaine d'années. Dans un exercice de prospective inédit intitulé "Entreprises et bâtiment du futur 2035", la Fédération française du bâtiment (FFB) livre cinq scénarios où l'État (ainsi que l'Europe et les collectivités territoriales, mais dans une moindre mesure), les entreprises de la filière mais également la société civile jouent des rôles différents et incontournables. Tout est passé au crible : la réglementation, le manque de logements, la transition écologique et son pendant, la rénovation énergétique, l'utilisation des matériaux, l'inflation... Si certains scénarios sont plus "optimistes" que d'autres, tous ont le mérite de proposer des réflexions pertinentes sur l'environnement des professionnels de la construction dans les années 2030, et par extension sur l'environnement de nos compatriotes à cette échéance.
"Être le plus opérationnel possible"
Édouard Bastien, président de la commission stratégie et prospective de la FFB, confirme que les éléments-clés de ces scénarios prospectifs sont bien représentés par le triptyque État-entreprises-citoyens : "L'État peut inciter dans la construction neuve mais aussi dans la transition écologique des bâtiments, avec le volet de la rénovation énergétique. Concernant les citoyens, je ne parlerai pas de revendications mais plutôt de leur nouvelle manière de consommer et de voir les choses. Et nous autres, entreprises, ne faisons que nous adapter à la contrainte ainsi qu'à la demande publique et à celle des clients." Reconnaissant que certains scénarios sont plus "profitables" que d'autres pour la filière de la construction, le responsable insiste sur le but de l'exercice : "Aiguiller, essayer de convaincre les responsables politiques que tel ou tel chemin peut être semé d'embûches et que le résultat ne sera pas forcément au rendez-vous".
Plusieurs dizaines de réunions en compagnie d'architectes, de promoteurs immobiliers et de petites comme de grandes entreprises du BTP ont été nécessaires à la fédération pour échafauder ces cinq scénarios prospectifs. "Le travail de prospective n'est pas un travail de boule de cristal mais un travail de troupes d'élite, pour être le plus opérationnel possible le jour où ces scénarios se produiront, en sachant que ce sera peut-être d'ailleurs un mix de plusieurs scénarios", poursuit Édouard Bastien. "Maintenant, il nous faut travailler sur chacun d'entre eux afin de trouver des solutions concrètes pour que nos entrepreneurs ne soient pas lésés et puissent s'adapter."
Poursuivre sur la lancée de 2008-2009 ?
Comment le secteur se voit donc dans 15 ans ? Il y a tout d'abord le premier scénario, intitulé "Des hauts et des bas", qui se traduit par
Il vous reste 69% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction