Selon la dernière étude du Credoc, les collectes de déchets dans les centres urbains devraient progresser dans les dix ans à venir. Toutefois, ce constat ne s'applique pas aux grandes villes où la tendance est à la baisse. Ainsi, Paris a vu sa collecte reculer de 5% entre 2000 et 2005. Quelles sont les raisons avancées ? Quid de l'avenir ? Réponses.
Si la dernière étude du Credoc indique une progression continue du tonnage de déchets collectés par les municipalités depuis quelques années, la tendance s'inverse dans les grandes agglomérations. Ainsi, Berlin et Paris affichent des baisses, soit respectivement -20% pour la capitale allemande entre 1999 et 2004, et -5% pour la capitale française entre 2000 et 2005.
Et ce phénomène se confirme à une échelle nationale plus réduite puisque la production annuelle d'ordures ménagères dans l'Hexagone, entre 2000 et 2009, stagne à 420 kg/habitant alors que Paris enregistre un recul marqué avec une production annuelle passant de 555 à 475 kg/hab. Mais ce n'est pas tout, ces chiffres diffèrent également d'un quartier à l'autre. Ainsi, dans l'hypercentre de l'agglomération parisienne, la collecte peut atteindre 1.500 kg/hab (dans le 1er et le 8e arrondissement) contre 370 kg/hab dans les quartiers résidentiels (dans le 15e et le 20e notamment). Selon l'étude, la fluctuation de la conjoncture économique serait un facteur important dans les variations de tonnages de déchets collectés. Par exemple, la crise aurait participé à la réduction des déchets ménagers.
D'autre part, outre le syndicat intercommunal d'élimination des ordures ménagères pour traiter et récupérer les déchets collectés, il existe aussi d'autres circuits de collectes : des commerces travaillent avec des prestataires spécialisés pour leur volumes importants et certains ménages déposent eux-mêmes leurs encombrants en déchetterie. Autant de manières de se débarrasser de ces déchets qui ne sont pas comptabilisées par le syndicat intercommunal. Ce qui fait dire à l'étude que «la baisse de la collecte publique ne rend donc pas forcément compte de l'évolution globale de la production de déchets sur le territoire».
Une diminution dépendante des incitations
Quant à l'avenir, le Credoc se montre optimiste, en évoquant notamment des progrès techniques parmi lesquels la miniaturisation des produits et la multifonctionnalité des appareils, laissant penser que la baisse devrait se poursuivre. A cela pourraient également s'ajouter des dispositifs incitatifs qui «consisteraient à faire payer l'enlèvement des ordures ménagères non plus de manière forfaitaire mais en fonction des quantités rejetées», précise l'étude. Sans oublier les comportements de plus en plus citoyens des habitants. Mais peut-on, par conséquent, assurer une poursuite de la baisse ? Plusieurs scénarios sont envisagés par le Credoc, et cela dépendrait fortement de la mise en place ou non de dispositifs d'incitations à réduire les déchets. Reste à savoir où se situe la volonté des pouvoirs publics en la matière. Affaire à suivre…