APPELS D'OFFRES. Selon le baromètre ADCF/Banque des territoires, la commande publique a fortement chuté sur les neuf premiers mois de l'année. Le bloc communal, "déterminant" dans la reprise des appels d'offres, a besoin que l'Etat accélère la mise en œuvre du plan de relance.
Les intercommunalités, rassemblées au sein de l'Assemblée des communautés de France (ADCF), sont inquiètes. Selon les données du baromètre ADCF / Banque des Territoires, rendu public le 10 novembre, la chute de la commande publique pour l'ensemble des acheteurs publics au cours des trois premiers trimestres 2020 (par rapport à la même période l'an passé) atteint le "niveau record" de -22%. Le nombre d'appels d'offre chute de -25 %, passant de 181.295 appels d'offre à 135.139 appels d'offre pour l'ensemble des acheteurs.
Sous le double effet de la crise sanitaire et de la séquence électorale prolongée du printemps, les achats publics, en investissement et en services, connaissent un effondrement "préoccupant", selon l'ADCF. Pour cause : au regard de la même période en 2019 (janvier à septembre), la commande publique des communes a chuté de 7 milliards (-37%) et celle des intercommunalités à fiscalité propre (communautés et métropoles) d'environ 2 milliards (-23%), d'après le baromètre.
" C'est à l'échelle des communes et intercommunalités que se jouera l'essentiel de la relance en termes d'appels d'offre et de travaux".
En concentrant 55% de l'ensemble des achats - "un poids inchangé depuis 2012" - le rôle du bloc communal est "déterminant" dans la relance engagée par le gouvernement, estime l'association des intercommunalités. Et ce, "tant en ce qui concerne la passation de marchés de prestations et de services, la poursuite des travaux de renouvellement, que des projets nouveaux portés par les équipes élues au printemps et au début de l'été".
Tous les secteurs sont concernés : travaux neufs et surtout travaux de renouvellement sont durement touchés par la crise : respectivement -24% et -35% pour l'ensemble des acheteurs. Le secteur des services, qui était en forte progression ces dernières années, est également en repli en 2020.
"Engager le plan de relance au plus vite dans les territoires"
Dans ce contexte, l'ADCF se félicite des instructions enfin données par le gouvernement aux préfets de région et de départements, dans une circulaire du 23 octobre, pour "engager les mesures du plan de relance dans les territoires, en combinant actions de court terme et mesures à plus longue échéance". "Le mode d'emploi du plan était largement attendu".
L'ADCF entend participer et "va inciter l'ensemble des adhérents à accentuer leur mobilisation sur le terrain à travers leurs plans de relance locaux, si possible coconstruits avec les acteurs économiques locaux (entreprises du BTP, industriels, agriculteurs, entreprises de proximité, délégataires de services publics, milieux associatifs, secteurs culturels et sportifs, professions du tourisme…)". Nombre de plans seraient déjà adoptés ou en cours d'adoption, d'après l'association.