Les professionnels de l'éthanol ne décolèrent pas. Après la salve de critiques qui a visé leurs produits en 2008, leurs efforts pour proposer des appareils plus sûrs ne sont, selon eux, pas assez reconnus. Ils demandent aujourd'hui une position claire des autorités concernant les cheminées à l'éthanol vendues aux particuliers.
"Nous demandons un positionnement clair de la France". Par la voix de son président, Ardavan Tabatabaï, le Syndicat des fabricants, distributeurs et importateurs d'appareils fonctionnant à l'alcool (SAFALC) réclame aux Autorités publiques "des éclaircissements" concernant la norme NF D35-386 pour les cheminées à l'éthanol. Depuis l'arrêté du 7 juin 2010, les établissements recevant du public ne peuvent posséder que de foyers à l'éthanol normalisés. Rien n'est pourtant précisé concernant la vente de cheminées non normalisées aux particuliers.
Des informations trop floues
"Si ces produits ne répondent pas aux normes, ça ne veut pas dire pour autant qu'ils sont mauvais" précise Ardavan Tabatabaï. La profession est en effet victime d'un paradoxe réglementaire. Les vendeurs de cheminées à l'éthanol ne peuvent pas allumer ces appareils dans l'enceinte de leurs magasins, conformément à l'arrêté du 7 juin 2010. Difficile donc de promouvoir leurs produits...
Un secteur malmené
Dans un communiqué du 24 septembre 2010, l'organisme dénonce une situation "contradictoire avec les messages lancés lors de la large campagne médiatique menée en 2008 par la Commission de sécurité des consommateurs sur les dangers supposés de ces appareils", lors de laquelle la réputation des cheminées à l'éthanol avait été mise à mal (lire article).
Depuis ces attaques, la profession s'était mobilisée pour proposer des appareils moins dangereux, et pour fournir des informations de sécurité aux particuliers. Le syndicat espère obtenir "les éléments administratifs et réglementaires nécessaires pour faire renaître cette activité fortement mise à mal depuis décembre 2008".
Par ailleurs, Ardavan Tabatabaï souhaite que des éclaircissements soient apportés aux particuliers sur l'origine des foyers à l'éthanol, car "certains produits provenant de pays douteux sont de moins bonne qualité". Le SAFALC souligne également que les cheminées à l'éthanol "ne présentent pas plus de dangers que les autres appareils nécessitant une flamme", et souhaite pouvoir fournir directement aux consommateurs les informations nécessaires à une utilisation sans danger des foyers à l'éthanol.
Ardavant Tabatabaï affirme avoir adressé un courrier, le 5 octobre dernier, à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF). Le président du SAFALC s'y "étonne que les pouvoirs publics permettent la vente de produits douteux sur Internet. Certains sites proposent même des foyers à l'éthanol présentant la norme CE, alors que celle-ci n'existe pas pour les appareils à l'éthanol !". La norme NF D35-386, proposée par la France, n'a pas été transformée en une norme européenne CE. En revanche, une norme allemande pourrait être transposée à l'échelle européenne.