Le Qatar assure qu'il va garantir le paiement à temps des salaires des travailleurs étrangers, à compter du 3 novembre prochain. Une mesure présentée comme "significative" dans l'optique notamment d'améliorer le sort des ouvriers sur les chantiers du Mondial 2022 de football. Précisions.
Le "système de protection des salaires" (WPS) serait enfin appliqué au Qatar à partir du 3 novembre prochain, garantissant ainsi le paiement des travailleurs étrangers à l'heure, vient de déclarer Saleh al-Shawi, un responsable du ministère du Travail du Qatar.
"Nous allons commencer à appliquer la loi garantissant le versement des salaires le 3 novembre 2015 ", a-t-il signalé. Ce système WPS impose aux employeurs de verser les salaires à temps, et les violations sont passibles de peines de prison et d'amendes allant jusqu'à 6.000 riyals (Ndlr : 1.465 euros), a précisé la ministre.
"Nous sommes prêts", a assuré ce responsable, en précisant que les banques du Qatar allaient collaborer en instituant un système de paiement par cartes électroniques.
Cette réforme, présentée comme "significative" pour améliorer le sort des ouvriers sur les chantiers du Mondial 2022, devrait permettre aux 250.000 travailleurs immigrés d'être payés en temps et en heure, soit tous les 15 jours, soit mensuellement. Leur salaire sera directement viré sur leur compte en banque.
Une victoire pour les ONG, qui avaient fait des retards de paiement des salaires l'un des principaux griefs exprimés contre le Qatar depuis quelques années. L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International s'est ainsi félicitée de ce nouveau programme, et a appelé Doha à s'assurer que le WPS serait appliqué avec vigueur.
Vers l'abolition de la kafala ?
Une autre réforme est encore attendue : celle qui prévoit d'abolir la "kafala". Pour rappel : ce système très critiqué de parrainage met les travailleurs étrangers à la merci de leurs employeurs. Ils ont en effet l'interdiction de rompre leur contrat sans l'autorisation d'un tuteur... leur propre patron, dans la plupart des cas. Celui-ci est donc en position d'empêcher son employé de quitter le Qatar ou de changer d'emploi. A suivre.Pour rappel : le groupe de BTP Vinci avait assigné en référé, le 3 juin dernier l'association Sherpa, après les accusations de "travail forcé" et de "réduction en servitude" au préjudice de migrants sur les chantiers au Qatar liés à l'organisation du Mondial 2022.
Grand Témoin : Frédéric Gardès, P-dg du groupe Colas
Le premier stade pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar sera prêt d'ici à 2016, soit six ans avant la compétition dans l'émirat gazier, ont annoncé les porteurs du projet ce mardi 1er septembre. Une fois les travaux de rénovation terminés, le Khalifa International Stadium, dans lequel seront joués des matches de poules, des 16e et des quarts de finale, pourra accueillir 40.000 personnes. Il accueillera auparavant les championnats du monde d'athlétisme de 2019, les premiers à être disputés au Moyen-Orient.
A noter que l'enceinte sera dotée d'une technologie de climatisation, ont ajouté des responsables.
Les travaux avancent bien en dépit des rumeurs qui ont couru cette année sur la possibilité que le petit et richissime émirat perde l'organisation de la compétition après le scandale de corruption qui a éclaboussé la Fifa, et rejailli sur les conditions d'attribution des Coupes du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Toutefois, les organisateurs ont assuré que quelque 3.300 ouvriers avaient travaillé sur le stade Khalifa "sans accident notable".