Cession de foncier public : RFF cède 5,5 ha transformés en 928 logements

 

"Refaire la ville sur la ville"
Le terrain, propriété de Réseau ferré de France (RFF), laissera la place à un nouveau quartier "mixte" de 928 logements dont 26 % sociaux, situé à proximité de la gare SNCF qui accueillera le RER E en 2020, a signalé Cécile Duflot. "Estimée au début du projet à 2,5 millions d'euros, la cession se voit appliquer une décote de 369.726 euros (Ndlr: soit 14,6 % de la valeur vénale)", nous détaille son ministère.

 

Le chantier, qui prévoit 18 mois de travaux à compter de ces jours-ci, est placé sous l'égide de l'Etablissement public du Mantois Seine Aval (Epamsa), en collaboration avec les collectivités concernées.

 

En effet, l'Epamsa est en train de reconquérir cette friche industrielle et ferroviaire au cœur de la ville en dessinant un nouveau quartier mixte. Au total, la ZAC Mantes Université représentera un chantier de 2.000 logements (Ndlr : 129.000 m²), dont 20% sociaux, mais aussi la création de 90.000 m² de commerces, ainsi qu'un pôle universitaire technologique et près de 47.000 m² d'équipements de proximité, une maternelle, une piscine, une école nationale de musique et un parc de 1,5 hectare.

 

Redonner vie à des territoires délaissés
Cette cession, qui était attendue depuis cinq ans, "va permettre la réalisation de l'opération d'aménagement de Mantes Université, exemplaire à plus d'un titre. Exemplaire car ce projet d'aménagement consiste à reconquérir des friches industrielles et ferroviaires situées au cœur de l'agglomération, illustrant à merveille les possibilités de recyclage urbain existant dans nos villes", a poursuivi Cécile Duflot . Il s'agit, d'après elle, de "refaire la ville sur la ville'', et de donner une "nouvelle vie à des territoires sous-utilisés mais disposant d'un fort potentiel de transformation, plutôt que d'artificialiser des territoires agricoles ou naturels."

 

Cette cession du terrain de RFF est validée à Mantes-la-Ville alors que "plusieurs terrains appartenant à l'Etat ont déjà été cédés dans ce cadre, et qu'on a dix sites franciliens en discussion avec les collectivités", nous précise-t-on au ministère du Logement.

 

En effet, depuis l'engagement par le chef de l'Etat de mettre à disposition le foncier public, la ministre du Logement estime qu'elle "n'a pas chômé pour concrétiser cette promesse". La loi a été publiée le 18 janvier 2013 et ses décrets d'application sont parus le 15 avril et le 18 octobre 2013 pour ce qui concerne les établissements publics. "Les préfets de région ont ensuite arrêté depuis lors la liste des terrains de l'Etat mobilisables à des fins de logement", précise-t-elle.

 

Une liste de 72 terrains arrêtée en Ile-de-France
En l'occurrence, en Ile-de-France, le préfet de Région Jean Daubigny, aux côtés des Préfets de départements, a ainsi arrêté en octobre une liste de 72 terrains représentant 277 ha susceptibles d'accueillir près de 20.000 logements. "Par ailleurs, une seconde liste de terrains fonciers de la SNCF et RFF comprend 42 sites, soit 77 hectares", nous explique une source proche du dossier au ministère. Pour rappel : entre 2008 et 2011, la cession des terrains de la SNCF et de RFF a permis de réaliser plus de 6.000 logements, signale-t-il.

 

La ministre du Logement souhaite ainsi que "ces terrains puissent être cédés et construits dans les plus brefs délais car nous n'avons pas le droit de laisser des terrains en friche quand on est confronté à une crise du logement et que 3,5 millions de personnes sont mal-logés."

 

Mobiliser, à défaut de réponse, l'EPA et l'AFTRP
Et de conclure : "L'Etat sollicitera les nouveaux exécutifs locaux au lendemain des élections municipales pour leur proposer d'engager sans attendre des opérations d'aménagement sur ces terrains. A défaut de réponse, l'Etat mobilisera ses propres outils, dont les établissements publics d'aménagement (EPA) et de l'Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP), afin de construire."