Le centre pédiatrique des Côtes, un joyau patrimonial en reconstruction

 

Le bâtiment n'a pas toujours été un établissement de santé. Sur ce site boisé et classé de cinq hectares a été construit un château, de style néo-gothique, entre 1872 et 1875 par Alphonse Mallet, issu d'une dynastie josacienne descendante d'Oberkampf. La Charité maternelle de Paris l'a acquis en 1951 pour ouvrir, un an plus tard, un centre médicalisé pour enfants. La Charité, qui a toujours été gérée par des femmes, est la plus vieille association de France. "Sa première présidente fut la reine Marie-Antoinette", précise Magali Saintomer Bertin, responsable communication du centre. En six décennies, l'établissement privé à but non-lucratif s'est transformé pour répondre aux besoins de pédiatrie moderne. Il accueille aujourd'hui une soixante d'enfants de 0 à 14 ans, pour des séjours d'une semaine à quelques années. Entre 3.500 et 4.000 enfants s'y rendent également pour des consultations.

 

Un projet sélectionné par la Fondation du patrimoine

 

L'établissement souhaite à la fois rénover les éléments du château les plus abîmés, tout en préservant le patrimoine du site. "Nous voulons offrir un cadre agréable pour les enfants mais aussi pour leurs parents", explique Magali Saintomer Bertin. "Notre projet de rénovation de la toiture a été sélectionné par la Fondation du patrimoine en 2021, ce qui nous a permis de récolter 500.000 euros, grâce au Loto du patrimoine et la fondation Gecina. Sans eux, il nous aurait été impossible de financer ce chantier. À ce jour, il nous manque encore 30.000 euros pour couvrir l'ensemble des travaux." La responsable communication se réjouit de la visibilité que la Fondation du patrimoine a donnée au centre. "C'est non seulement une aide financière mais aussi un tremplin. Le loto du patrimoine permet de faire découvrir des bâtisses au public."

 

 

"Le centre pédiatrique des Côtes a à cœur de travailler avec des entreprises locales, basées principalement dans les Yvelines et l'Essonne", souligne la porte-parole de l'établissement. La phase 1 du chantier, qui concerne la restauration des deux tourelles, est en train d'être terminée. La seconde phase, le remplacement du zinc de la toiture, débutera en 2023 et devrait durer entre quatre et six mois. "Le château est couvert d'ardoises violine, très compliquées à trouver. Nous en avons commandées d'Amérique latine et du Pays de Galles, afin de refaire le toit à l'identique", raconte le couvreur Timothée Leonardis, de l'entreprise Leonardis Couverture. "C'était une demande de l'architecte des Bâtiments de France. Pour ce chantier, nous avons fait une recherche profonde du bâtiment, pour comprendre comment il avait été réalisé et être le plus fidèle à la conception originelle du château."

 

Le couvreur précise que le traçage de la couverture est "particulier". "C'est une pose au clou et le support est en bois. Nous devons réaliser un plancher avec du peuplier." Les deux sœurs de Timothée Leonardis avaient été hospitalisées par le passé dans ce centre. "C'est l'établissement de santé qui nous a contacté pour ce chantier, sans même savoir que mes sœurs avaient séjourné ici. Il m'a semblé important de réaliser ce chantier et d'apporter mon savoir-faire."

 

 

 

Un projet architectural en 2023

 

D'autres travaux ont été effectués auparavant. En 2010, le château a été réaménagé et une extension, intitulée "unité des grands enfants", a été construite pour répondre aux exigences de la Haute autorité de santé. Par la suite, une horloge a été restaurée pour retrouver son apparence d'origine et une terrasse a été rénovée en 2021 par l'entreprise générale du bâtiment Tino-RC. "Des dégâts des eaux faisaient qu'il y avait un risque d'effondrement, c'est pourquoi nous avons renforcé les deux cheminées", indique Magali Saintomer Bertin.

 

 

Le centre ne compte pas s'arrêter là et porte un projet architectural en 2023. L'idée est de créer un nouveau bâtiment connecté au château, qui sera conçu par le cabinet d'architecture Soho-Atlas In Fine. Si l'établissement est dans l'attente de l'autorisation du permis de construire, il cherche déjà des mécènes pour financer ce projet. Ce futur édifice de 3.000 m² comportera deux étages et un sous-sol. Un plateau technique de rééducation, un hôpital de jour et une balnéothérapie seront proposés. L'hôpital de jour actuel est abrité dans un autre bâtiment du site, les anciennes fermes du château. "Nous n'avons pas prévu de le détruire mais plutôt de le réhabiliter. Nous réfléchissons encore à son futur usage", révèle la responsable communication. Dans un futur plus lointain, les espaces boisés devraient être réaménagés pour mettre en valeur le parc. Ce projet sur le long cours devrait comporter un sentier ludique et sensoriel, des potagers, voire même une passerelle pour donner une vue sur la Bièvre.