SOUTIEN AUX ENTREPRISES. Les artisans des travaux publics et du paysage tirent la sonnette d'alarme, au vu de la hausse des coûts du carburant ces derniers mois, renforcée par la guerre en Ukraine.
Des mesures d'urgence pour soutenir les artisans des travaux publics et du paysage face à la hausse du coût du carburant : c'est ce que demande la chambre nationale artisanale des travaux publics et du paysage (CNATP), dans un communiqué de presse diffusé ce 8 mars 2022. Alors que des mesures sont mises en place pour les particuliers, l'organisation professionnelle proche de la Capeb estime que rien n'a été fait de significatif pour les entreprises. Elle a ainsi écrit à plusieurs ministres, notamment au premier d'entre eux, pour solliciter un entretien. Comme le gouvernement annonce plancher sur un plan de résilience pour passer ce cap, la CNATP avance ses idées : plafonner les taxes sur les carburants en rétablissant la "TICPE flottante", avec effet rétroactif au 1er janvier 2022 ; augmenter les montants de récupération de TICPE sur le gasoil routier pour les véhicules d'un poids de 7,5 tonnes ; élargir la récupération de TICPE sur le GNR et le gasoil routier des véhicules professionnelles de moins de 7,5 tonnes.
"Nous ne cessons d'alerter le Gouvernement"
"Depuis cet automne, et de façon plus intensive depuis deux mois, nous ne cessons d'alerter le Gouvernement, le Comité de crise (mis en place par le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance) et le Médiateur national des entreprises sur la situation des entreprises", indique Françoise Despret, présidente de la CNATP. "La hausse des prix des carburants est aujourd'hui devenue insoutenable pour nos artisans et met en cause leur pérennité", peut-on lire, par ailleurs, dans un courrier adressé par l'organisation au ministère de l'Économie. "Depuis une semaine, nos entreprises subissent des restrictions dans leurs approvisionnements de carburants. Si une pénurie venait à se confirmer, celles-ci seraient dans l'impossibilité de travailler ; il serait alors nécessaire de prévoir des mesures compensatoires comme celles mises en place pour d'autres secteurs lors de la crise sanitaire."
Sur les réseaux sociaux, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) s'est prononcée également en ce sens, par la voix de son président Bruno Cavagné :
Le #GNR a augmenté de 30 % en une semaine, le gazole de 14 %. Gaz, acier, chaux, plastique : les prix s'envolent.
— Bruno Cavagné (@cavagneb) March 9, 2022
J'ai demandé au Gouvernement qu'il prenne un décret plafonnant les prix de l'énergie et des #carburants, comme cela avait été le cas au début de la guerre du Golfe.
Au niveau interprofessionnel, la Confédération des PME (CPME) demande des mesures d'urgence, mais en premier lieu pour des secteurs en première ligne tels que le transport, l'aide à domicile ou les ambulanciers. "Alors que les taxes représentent près de 60% du prix à la pompe, le montant de récupération de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) sur le gasoil routier pourrait être augmenté et son remboursement, mensualisé plutôt que trimestriel, élargi aux véhicules professionnels de moins de 7,5 tonnes, selon des critères à déterminer", propose l'organisation patronale dans un communiqué de presse diffusé le 9 mars 2022. La CPME apprécierait également que soient actés la suppression de la TVA sur la TICPE, ainsi que le maintien du gazole non routier (GNR) au-delà de 2023.