La vague de chaleur qui s'abat sur une grande partie de la France depuis ce mardi 30 juin n'est pas sans conséquence pour les ouvriers du BTP. Découvrez quels sont les moyens et mesures de prévention.

Des températures en France avoisinant dès cette semaine les 40 degrés dans le Sud-Ouest et allant de 33 à 36 degrés dans le Nord. L'épisode caniculaire qui a débuté ce mardi 30 juin et pourrait se prolonger jusqu'à la fin de la semaine sera éprouvant sur les chantiers. Les ouvriers du BTP, employés d'entretien et de maintenance des bâtiments sont donc désormais prévenus. La vigilance orange Canicule, lancée ce lundi par Météo France, concerne actuellement 26 départements.

 

Depuis, la canicule de 2003, qui avait causé la mort de 15.000 personnes en France, un "plan national canicule" est activé chaque année du 1er juin au 31 août, afin de définir les actions à mettre en œuvre aux niveaux local et national pour prévenir et limiter ses effets sanitaires.

 

Sur les chantiers, le code du travail ne donne aucune valeur de température chaude, par exemple, il prévoit des dispositions à mettre en œuvre - avec avis du médecin du travail et du CHSCT ou, à défaut des délégués du personnel. Toutefois, on considère qu'il y a risque de dépassement des capacités d'adaptation de l'organisme pour un travail effectué à la chaleur pour des températures supérieures à 30 °C pour une activité sédentaire, et à 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, note l'OPPBTP. Pour rappel, l'article R.4232 dispose l'interdiction de réaliser des travaux temporaires en hauteur lorsque les conditions météorologiques ou d'environnement sont susceptibles de compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Les articles 4534-83 et R.4534-93 imposent la mise en œuvre de mesures pour les passerelles et les toitures rendues glissantes par les circonstances atmosphériques. En voici les principales précautions.

Consulter les cartes de vigilance de Météo France

Sur le terrain, les conditions météorologiques doivent être vérifiées chaque jour afin d'évaluer le risque. La vigilance est impérative dès que la température atteint 30°C.

Trois litres par jour à chaque salarié

Le chantier doit être assez approvisionné en eau pour en fournir trois litres par jour à chaque salarié, indique l'OPPBTP. En cas de conditions climatiques potentiellement dangereuses (orage par exemple), un abri ou des aménagements du chantier doivent permettre également aux salariés de se mettre en sécurité.

Organiser le chantier

Pour protéger les salariés des rayons ultraviolets (UV) et de la canicule, l'OPPBTP recommande d'adapter l'organisation du travail : "Organiser les tâches de façon à limiter, voire supprimer l'influence de la source de chaleur par exemple et laisser le temps nécessaire au refroidissement des installations, des moteurs." L'employeur peut également envisager une réduction des cadences et des aides mécaniques à la manutention.

Diminuer les contraintes en agissant sur l'ambiance thermique

Isoler thermiquement les sources de chaleur radiante ou les surfaces métalliques de contact est fortement apprécié. Il convient également de climatiser ou équiper de rafraichisseurs d'ambiance les locaux ou zone de travail et diminuer la température par brumisation. Sans oublier de couvrir les zones de travail et installer des bâches ou des écrans permettant d'isoler certaines zones.

Choisir des vêtements de travail adaptés aux ambiances chaudes

Enfin, il faut choisir et mettre à disposition des vêtements normalisés et le plus aéré possible protégeant du soleil, permettant une bonne régulation thermique du corps est vivement conseille l'OPPBTP.

 

La CFDT souhaite mettre les ouvriers du BTP au "chômage intempéries"
La fédération CFDT du bâtiment a demandé ce mardi 30 juin qu'en raison de la canicule, les employeurs du BTP stoppent, si nécessaire, les chantiers et fassent appel à la caisse patronale de "chômage intempéries". Dans un communiqué, le syndicat de branche, CFDT Construction et Bois "incite fortement les employeurs du bâtiment et des travaux publics à examiner de près l'opportunité de faire bénéficier leurs salariés du chômage intempéries afin de préserver leur santé et leur sécurité, et plus particulièrement dans les départements où le plan de vigilance orange aura été déclenché"

 

 

Pour le syndicat, les épisodes caniculaires entrent dans la définition des intempéries. En l'occurrence, des conditions climatiques qui "rendent dangereux ou impossible l'accomplissement du travail eu égard soit à la santé ou à la sécurité des salariés, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir", rappelle-t-il. Selon la CFDT Construction et Bois, la canicule de 2003 avait directement entraîné la mort d'une dizaine de salariés du BTP : "Si un semblable bilan devait à nouveau se produire, les employeurs en seraient pleinement et exclusivement responsables."

 

A noter qu'une une "instruction" liée au plan canicule 2015 a été donnée au ministère de Travail afin que "les demandes soient étudiées au cas par cas", précise-t-il ce mercredi 1er juillet 2015. Et d'ajouter: "Sont donc susceptibles d'être considérés comme recevables" les arrêts de travail déclarés "dans une zone en niveau d'alerte 3 (orange) ou 4 (rouge)."

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