Le Premier ministre Edouard Philippe a voulu rassurer divers élus, inquiets à l'annonce d'une "pause" dans la construction de grandes infrastructures, dont le canal Seine-Nord. Il a annoncé l'établissement d'un travail visant à définir une "trajectoire de financement crédible" pour ce type de projets.
Le gouvernement compte établir une "trajectoire de financement crédible" pour les grands projets d'infrastructure "dont on ne sait pas comment ils sont financés", a affirmé mercredi 12 juillet le Premier ministre Édouard Philippe, interpellé sur les inquiétudes quant à un éventuel nouveau report du chantier du canal Seine-Nord. Quelques jours auparavant, la maire de Lille Martine Aubry avait demandé au gouvernement de "confirmer définitivement" l'engagement de l'Etat "en faveur" de cette infrastructure. Ce travail sera mené par Elizabeth Borne, secrétaire d'Etat aux Transports, lors des prochaines "Assises de la mobilité".
Interrogé par la députée du Nord Catherine Osson (REM) lors des questions au gouvernement, le Premier ministre a annoncé qu'il allait "échanger" à ce sujet "la semaine prochaine" avec le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ainsi que d'autres élus du nord du pays, inquiets des annonces de l'exécutif sur une "pause" des grands projets d'infrastructure.
"Tracer un chemin crédible de financement des infrastructures"
"Nous allons sur ce sujet travailler et discuter avec ceux qui veulent faire avancer ce projet" et "nous allons voir dans quelle mesure nous pouvons, non pas rester dans ces incantations sur les nouvelles infrastructures dont nous voulons tous, mais tracer un chemin sérieux, crédible et efficace de financement de ces infrastructures", a-t-il affirmé.
Ces déclarations de l'exécutif font sortir de leurs gonds les élus nordistes, exaspérés par le spectre d'un énième report du canal Seine-Nord. Ces soutiens du projet pensaient avoir fait le plus dur en novembre 2016, lors de la conclusion d'un accord de financement répartissant l'effort entre l'UE (1,8 milliard), l'Etat (1 md), les collectivités (1 md) et un emprunt public (0,7 md). Manuel Valls, alors Premier ministre, était allé jusqu'à espérer un premier coup de pioche "début 2017".