Alors qu'Emmanuel Macron a réuni, mercredi 9 août, le dernier Conseil des ministres avant l'été, Matignon a envoyé "les lettres plafonds" du budget 2018 à tous les ministères. Objectif : fixer les montants et les effectifs dont chacun pourra bénéficier l'année prochaine.
Les lettres de cadrage budgétaire pour 2018 sont bouclées à Matignon. Alors que le dernier Conseil des ministres s'est tenu mercredi 9 août 2017, avant la trêve estivale, Matignon a assuré en début de semaine que les "lettres plafonds", ont été envoyées à tous les ministères ce lundi 7 août. L'objectif de ces documents est de fixer les montants et effectifs maximum dont pourront bénéficier les ministères en 2018, a précisé l'entourage du Premier ministre auprès de l'AFP.
Sur le fond, Matignon s'est refusé à détailler le contenu de ces lettres, "qui ne sont pas destinées à être rendues publiques", renvoyant aux priorités fixées par le Premier ministre dans une interview accordée le 4 août 2017 au journal Le Parisien - Aujourd'hui en France.
Dans cet entretien, le chef du Gouvernement avait évoqué des "orientations ambitieuses" en faveur "des armées, de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de l'Ecologie et de la Justice", sans toutefois apporter des chiffres précis.
Le logement dans le viseur de Matignon
Quant aux cibles privilégiées pour les 20 milliards d'euros d'économies visées par l'exécutif l'an prochain, Edouard Philippe avait mentionné "les politiques publiques qui n'apportent pas de réponses à la hauteur des enjeux". Il avait alors mentionné "la politique du logement: 40 milliards d'euros par an pour des résultats dont chacun s'accorde à dire qu'ils sont insatisfaisants".
Enfin, ce dernier avait prévenu dans le même journal, que "le budget 2018 fera des choix, il assumera des priorités claires pour la transformation du pays."
Le chef du Gouvernement a répété le 9 août 2017 vouloir "d'abord baissé les impôts"
Malgré tout, le budget 2018 s'annonce difficile à boucler. Interrogé sur RTL, le mercredi 9 août 2017, le Premier ministre a confirmé que le prochain budget s'articulerait autour d'une réduction de la fiscalité et de "mesures d'économie", afin d'atteindre un déficit public de 2,7% contre 3 % visés en 2017. L'hypothèse de croissance serait estimée autour de 1,7 %.
"Nous savions que la situation financière de la France n'était pas bonne, même si elle est encore plus mauvaise que ce que je redoutais", a indiqué le Chef du Gouvernement. Il a répété vouloir "d'abord baisser les impôts", même si des mesures d'économie sont également prévues, dans le cadre du budget 2018.
à lire aussi
Parmi les baisses d'impôt, la réforme de la taxe d'habitation représente 3 milliards d'euros, la réforme de l'ISF, 3 milliards d'euros et celle du prélèvement forfaitaire des revenus de l'épargne "autour de 30%" 1,5 milliard d'euros, avait déjà expliqué Edouard Philippe dans une interview au journal Les Echos, le 11 juillet 2017.
Pour l'ensemble du quinquennat, l'Exécutif souhaite une baisse de 20 milliards d'euros des prélèvements obligatoires, dont 11 milliards concentrés sur 2018, ainsi qu'un gel (hors inflation) de la dépense publique, pour "au moins 20 milliards d'euros d'économies en 2018".