NUMÉRIQUE. Dans quelle mesure le numérique constitue-t-il une chance, ou une menace, pour les architectes ? Réponses avec Olivier Celnik, conseiller ordinal référent au Conseil régional de l'ordre des architectes d'Île-de-France (Croaif), à quelques jours des Rencontres du numérique.
Le 22 février se tiendront à Paris les Rencontres du numérique, sous l'égide du Conseil régional de l'ordre des architectes d'Île-de-France (Croaif). Un évènement qui se destine à aider les architectes à prendre conscience des outils et des apports du numérique, comme nous l'explique Olivier Celnik, conseiller ordinal référent sur ce sujet. "Nous aborderons ces thèmes dans une tonalité volontaire et optimiste", explique-t-il à Batiactu. "Tout en mettant les pieds dans le plat sur les sujets sensibles qui peuvent éveiller des craintes : les coûts supplémentaires entraînés par l'utilisation de ces outils, un surplus de travail qui ne serait pas facturé, davantage de responsabilités à supporter..."
Les architectes "doivent s'emparer de ces outils"
Il y a tout juste un an, une polémique avait opposé l'éditeur de logiciel Autodesk et des représentants des architectes : existait la crainte de voir les données des maîtres d'œuvre pillées et moulinées au moyen de l'intelligence artificielle. "Il s'agissait probablement d'un fantasme, mais les craintes sont tout de même réelles : il est d'autant plus important que les architectes s'emparent de ces outils afin que ce genre d'abus ne se produise pas", assure Olivier Celnik. "La technologie n'est ni bonne, ni mauvaise, mais neutre. Il faut oser prendre le pouvoir."
Même si cette journée de débats (consulter le programme ici) traitera de sujets allant au-delà de la simple maquette numérique, celle-ci sera bien sûr un thème central. "La maquette numérique, je suis convaincu que c'est la potion magique des petites structures", explique Olivier Celnik. "Il faut les bons outils, les bonnes méthodes, et ainsi on peut être aussi fort et efficace que les gros" - des propos qui rejoignent ceux tenus par l'architecte Vladimir Doray aux Assises du logement 2018.
"Les maîtres d'ouvrage sont conscients du fait qu'il faut payer le Bim management"
Pour le spécialiste, il s'agit de trouver une voix médiane entre les peurs irrationnelles entourant ces outils et le risque d'en laisser la maîtrise à de gros acteurs. "Il y a un enjeu de pouvoir, mais aussi d'opportunités pour les architectes : les maîtres d'ouvrage sont conscients du fait qu'il faut payer le Bim management, tâche naturellement dévolue à la maîtrise d'œuvre."
Enfin, ces Rencontres seront probablement destinées à devenir un évènement régulier : 2019 sera l'année du premier millésime.