Qualifiée de « plus grande tempête depuis 1999 », la catastrophe qui s'est abattue sur les départements du sud-ouest, samedi dernier, a provoqué la mort de 11 personnes. Un bilan humain auquel il faut ajouté les dégâts matériels, déjà estimés à plus de 600 millions d'euros par la FFSA. Détails chiffrés.
Du jamais vu depuis 1999 ! La tempête qui a touché le sud du pays, le week-end dernier, a fait au moins 11 victimes et la facture matérielle s'annonce salée. Selon un bilan provisoire de la FFSA (Fédération Française des Sociétés d'Assurances), la note pourrait dépasser les 600 millions d'euros. Un chiffre qui semble, pour l'heure, plus plausible que les 3 milliards d'euros annoncés par Guy Chevillotte, le président des experts de compagnie d'assurances (CEA), à nos confrères du Figaro et basé sur le prorata des départements sinistrés.
Pour information, la tempête de1999, avait touché non pas seulement le sud du pays mais 30 départements dans toute la France et coûté au final 7 milliards d'euros.
Jusqu'à 80% des forêts touchées
Selon les premières estimations du directeur de cabinet du préfet des Landes, Serge Gonzales, « 60 à 80% des forêts » auraient été détruites dans les zones les plus touchées de ce département. Des chiffres que l'auteur des déclarations appelle lui-même à prendre avec prudence, même si les premiers hectares découverts laissent présager d'un sinistre de grande ampleur pour le secteur. L'Office national des forêts révèle ainsi, à nos confrères du Monde, que la tempête Klaus devrait se traduire par une perte des récoltes de quatre ans pour la filière bois.Côté électricité, au plus fort du sinistre, 1,7 millions de foyers ont été privés d'électricité pour un peu plus de 250.000 mardi soir. Mais « toutes les lignes devraient être rétablies d'ici à une semaine dans plus de 90 % des foyers, à l'exception des habitants des Landes », a estimé le Pdg d'EDF, Pierre Gadonneix. Et pour atteindre cet objectif, pas moins de 3.000 agents issus de toute la France ont été réquisitionnés, appuyés par des équipes venues en renfort d'Angleterre, d'Allemagne et du Portugal.
A la SNCF aussi, le trafic devrait reprendre normalement dans les prochains jours. Sont concernées, les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Toulouse qui ont été touchées par de gros dégâts sur 1.500 km de voies, souligne le président de la SNCF, Guillaume Pépy.
Qui va payer ?
Concernant le financement des dégâts, le ministère de l'Intérieur devrait mobiliser le fonds de solidarité des communes victimes de catastrophe naturelle, doté de 19 millions d'euros, ainsi qu'un fonds d'extrême urgence de la protection civile qui pourrait apporter jusqu'à 3 millions d'euros supplémentaires.Paris a également demandé l'aide du fonds de solidarité de l'Union européenne pour faire face aux dégâts. Fondé en 2002, ce fonds destiné à venir en aide à la population d'un État membre victime d'une catastrophe naturelle majeure dispose d'un budget annuel d'un milliard d'euros.
De son côté, l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat devrait indemniser à hauteur de 1500 euros maximum les entreprises artisanales sinistrées. Quant aux PME, artisans et commerçants assurés par les adhérents de la FFSA, ils devraient être indemnisés jusqu'à 3.000 euros, sans expertise, pour plus de rapidité.