Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale va demander la constitution d'une commission d'enquête sur les tarifs d'électricité. Elle viendra compléter le travail d'une autre commission sur les coûts de la filière nucléaire afin de mieux cerner la composition exacte des prix du courant électrique et la raison de leur augmentation inéluctable.
La hausse constante des prix de l'électricité et leur composition interrogent les usagers autant que les élus. Dans le cadre de la préparation de la vaste loi de transition énergétique, le groupe socialiste de l'Assemblée nationale a décidé de demander la création d'une commission d'enquête sur les tarifs du courant français. "Nous sommes dans une spirale haussière des tarifs, il faut que l'on arrive à comprendre la composition des prix et aussi des coûts de l'électricité", a déclaré François Brottes, le président PS de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée.
Cette nouvelle commission prendra le relai d'une autre commission d'enquête qui se penche actuellement sur les coûts de la filière nucléaire. Les résultats des travaux de ces deux groupes accompagneront les débats de la loi sur la transition énergétique, qui devrait être discutée au mois de septembre prochain.
Remise en cause de la hausse des prix estivale
La ministre de l'Ecologie est d'ailleurs intervenue sur le sujet : "Pour la première fois dans l'histoire énergétique de notre pays, nous allons avoir à justifier les choix devant l'opinion publique. Et c'est d'autant plus important, et d'autant plus attendu des Français qu'aujourd'hui ils contestent vigoureusement la hausse de leur facture d'électricité". Ségolène Royal a notamment déclaré : "Moi, je remets en cause ce dogme de l'augmentation irrépressible des factures d'énergie (et) je souhaite que la représentation nationale ait aussi son mot à dire, ait droit à la transparence de la formation des coûts de l'énergie, et donc, de l'impact sur la facture de nos concitoyens". La ministre a notamment évoqué le travail qu'elle menait sur la réforme du décret correspondant à la fixation des prix de l'énergie et à l'augmentation prévue le 1er juillet prochain, qu'elle souhaite remettre en cause. Les tarifs régulés de l'électricité avaient augmenté au mois d'août 2013 de 5 % et devraient suivre la même tendance cet été.
Concernant le nucléaire, Ségolène Royal souhaite la constitution d'un groupe de travail spécifique sur les questions de démantèlement des centrales, mouvement qui sera initié à Fessenheim à la fin de 2016. La ministre souhaite que le chantier soit l'occasion de développer une filière d'excellence française et que les entreprises de l'Hexagone se placent sur un marché mondial, estimé à 400 sites nucléaires à démanteler dans les prochaines années. La responsable a estimé que la France ne pourrait pas renoncer à l'atome et peinerait même à ramener sa part à 50 % dans le mix énergétique d'ici à 2025.