ENTRETIEN. Chargé de monitorer l'expérimentation Comepos qui a porté sur une vingtaine de maisons individuelles à énergie positive, Etienne Wurtz explique pourquoi le Bepos n'est plus un objectif prioritaire, et expose, pour Batiactu, les perspectives de la relation entre bâtiment et réseaux énergétiques.


L'initiative Comepos, lancée en 2013, vise à analyser, en situation réelle, le fonctionnement d'une vingtaine de maisons individuelles à énergie positive. Elle rassemble industriels, constructeurs, académiques et résidents, sous l'œil de nombreux scientifiques du CEA (Commissariat à l'énergie atomique), d'Armines, du CNRS et du CSTB. Une grande variété de modes constructifs, de matériaux, de techniques et d'équipements ont été mis en œuvre dans ces maisons, truffées de capteurs permettant de relever, en continu, des données dans tous les domaines, de la température à la qualité de l'air, et bien sûr l'utilisation des équipements par les particuliers acquéreurs.

 

 

Etienne Wurtz, du CEA, a été, dès le début, le pilote de cette expériementation visant non pas à "obtenir des records", mais à "atteindre la qualité de l'air et le confort énergétique à un coût du bâti raisonnable". "Ce qui compte, c'est la reproductivité des solutions mises en œuvre, leur viabilité autant technique qu'économique", expliquait, au lancement du programme, le responsable du monitoring des sites. Alors que la quasi-totalité des maisons est aujourd'hui livrée et en fonctionnement, nombre d'informations ont pu être tirées des données collectées. Etienne Wurtz livre quelques-uns des enseignements de l'expérimentation.

 

Batiactu : Neuf ans après le lancement de Comepos, quel bilan tirez-vous de cette expérimentation en situation réelle ?

 

Etienne Wurtz :
L'expérimentation Comepos a permis de mettre en valeur les grandes et les petites problématiques de la question de la consommation énergétique des habitations. Premièrement, on voit que la consommation énergétique n'est plus un sujet dans les logements performants : on sait faire des logements qui consomment quelques dizaines de Kwh par mètre carré et par an, quand une maison énergivore lambda consomme 400 Kwh/m²/an. Ce résiduel de consommation est en outre facile à compenser avec du photovoltaïque, si le modèle économique permet de l'installer au moment de l'achat, ce qui n'est pas forcément évident, vu le temps qu'il faut pour rentabiliser cet investissement. Toujours est-il que techniquement, on sait faire. Sur le stockage de l'énergie, nous n'avons pas trouvé de système qui fonctionnait bien. Nous savions, au départ, qu'il n'y avait pas de modèle, et nous n'avons pas réussi à surmonter ce problème avec les industriels partenaires.

 

Au-delà de la question énergétique, quels sont les résultats de l'expérimentation ?

 

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