Moins d'un an après sa signature lors de la COP21, l'Accord de Paris sur le climat va pouvoir entrer en vigueur grâce à la ratification définitive de plus de la moitié des 180 pays adhérents. Ségolène Royal, qui salue les progrès réalisés au cours des dernières semaines, estime que "l'urgence climatique est pleinement prise en compte".
Les Etats-Unis et la Chine avaient montré l'exemple au début du mois de septembre, en ratifiant l'Accord de Paris sur le climat, qui prévoit de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Deux autres poids lourds de la pollution mondiale leurs emboîtent le pas : l'Inde, qui a ratifié l'accord le 2 octobre et l'Union européenne, qui devrait obtenir l'aval du Parlement, ce 4 octobre. Une étape qualifiée de décisive par le ministère de l'Environnement, qui devrait permettre de franchir le seuil nécessaire des 55 %.
Car si les deux premières superpuissances représentent, à elles-deux, 38 % des émissions mondiales de CO2, l'Inde vient compléter le podium, avec 4,1 % du total planétaire. Un pourcentage qui vient s'ajouter aux 4,39 % que représentent les émissions conjointes de six pays européens ayant achevé leur procédure nationale de ratification comme la France ou l'Allemagne (Autriche, Hongrie, Slovaquie et Malte). Avant ces deux annonces, 61 Etats, représentant 47,8 % du total des émissions de gaz carbonique avaient ratifié l'Accord.
Urgence climatique absolue
Ségolène Royal, la présidente de la COP21 pour encore quelques jours, se félicite de ces avancées : "Si ces étapes se réalisent, moins d'un an après l'adoption de l'Accord de Paris, le seuil de 55 % des émissions pourrait ainsi être atteint, concrétisant l'objectif que j'ai fixé d'une entrée en vigueur de l'Accord en 2016". La ministre conclut : "L'urgence climatique est ainsi pleinement prise en compte". Elle rappelle régulièrement l'exemplarité française et n'a pas ménagé ses efforts pour convaincre ses partenaires du rôle décisif de cet Accord pour tenter de maintenir le réchauffement global sous la limite fatidique des 2 °C d'ici à 2100. Une tendance qui semble pourtant difficile à enrayer, avec un phénomène d'emballement constaté par certains spécialistes de la question qui prévoient que cette barre pourrait être franchie… dès 2050.
1. Chine (10,3 Mrds de tonnes/an)
2. Etats-Unis (5,3 Mrds t)
3. Union européenne (3,74 Mrds t) dont France (0,37 Mrd t)
4. Inde (2,07 Mrds t)
5. Russie (1,8 Mrd t)
6. Japon (1,36 Mrd t)
7. Corée du sud (0,63 Mrd t)
8. Canada (0,55 Mrd t)
9. Indonésie (0,51 Mrd t)
10. Arabie saoudite (0,49 Mrd t)