INTERNATIONAL. Les architectes français ne sont pas les seuls à considérer que leur situation professionnelle s'est dégradée. Leurs confrères britanniques essuient eux aussi les effets négatifs de la crise économique actuelle.

Outre-Manche, le moral des architectes n'est pas au bon fixe. C'est ce que montre la dernière enquête* de conjoncture économique des cabinets d'architecture au Royaume-Uni publié par le Royal Institute of Britsh Architects (Riba) le 22 février 2024. Le document dressant un état des lieux de la santé économique des entreprises et de l'emploi dans le secteur affirme que les architectes continuent de s'attendre à une baisse de leur charge de travail et de leurs effectifs. Ils parlent notamment de "difficultés persistantes" auxquelles ils sont confrontés, notamment les retards de chantiers.

 

Une situation contrastée dans le pays

 

Dans le détail, plus de la moitié des cabinets s'attendent à une stagnation de leur activité, et 26% à une diminution de leur charge de travail. Les perspectives de travail des petits, moyens comme grands cabinets restent négatives, bien qu'elles s'améliorent légèrement pour les petites structures (entre un et dix salariés) et s'effondrent pour les plus grandes (plus de 50 salariés). Tous les secteurs, du logement privé au marché public, sont touchés par la crise économique. Quant à la crise du logement, elle "continue d'avoir un impact sur les petits cabinets", note le Riba.

 

La situation, bien que mitigée, est contrastée en régions. Les perspectives d'activité sont nettement positives à Londres et dans le nord de l'Angleterre, quand la situation se dégrade sévèrement dans le pays de Galles et à l'ouest. Celles du sud de l'Angleterre se sont, elles, "détériorées", analysent les auteurs du rapport.

 

Quid de l'emploi ?

 

En ce qui concerne l'emploi, une écrasante majorité de cabinets ne projète pas d'embaucher ou de licencier du personnel. Dix pour cent prévoient toutefois s'en séparer. La baisse de personnel devrait surtout concerner les petites entreprises. Le recours aux intérimaires chute également dans le secteur.

 

"C'est la plus longue période de pessimisme [chez les architectes] depuis le lancement de notre enquête en 2009", a déclaré Adrian Malleson, responsable de la recherche et de l'analyse économique au Riba. Le recul de la charge de travail s'explique notamment par la hausse des taux d'intérêt, le manque de dynamisme de l'économie britannique, l'inflation galopante et la difficulté des clients à financer des opérations.

 

Par ailleurs, les cabinets déclarent subir "une pression sur les honoraires, signalant que des clients recherchent des conseils gratuits en matière de conception et d'aménagement" en amont des projets. Les sociétés britanniques espèrent, pour les mois à venir, un fléchissement des taux d'intérêt et des prix de production dans la construction.

 

* L'enquête a été menée auprès d'un échantillon représentatif des cabinets d'architecture au Royaume-Uni. Au total, 252 agences ont répondu en janvier 2024.

 

 

 

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