ARCHITECTURE. L'agence d'architecture Tolila + Gilliland a conçu cet espace presque tout en bois dans ce quartier minéral. Le bâtiment, aujourd'hui utilisé comme restaurant, a été livré en 2022.
De grandes tours en béton et en verre surplombent l'Ouest parisien. Au milieu de cette immensité, un pavillon en bois se démarque. L'agence d'architecture Tolila + Gilliland a conçu sur la place de l'Iris cet espace de 400 m² où le matériau bois est omniprésent. Cet ouvrage à l'identité forte, livré début 2022, est aujourd'hui occupé par deux restaurants, Spok et La Famille.
Le concours d'architecture pour la conception d'un restaurant a été lancé par Paris La Défense en 2017. "Nous avons repris les codes des bureaux, en gardant la trame de la façade qu'on a transformée en bois", déclare Gaston Tolila, lors d'une visite à laquelle Batiactu était convié. Dans un contexte de réaménagement de la place et de la construction de la tour Saint-Gobain, le pavillon s'enroule autour d'un édicule de parking existant. Le bâtiment ne possède pas de fondation, puisqu'il est installé sur des dalles existantes. "Le plancher répartit la charge sur l'ensemble des dalles, nous devions donc faire un bâtiment léger pour ne pas apporter trop de charge", précise-t-il. Le bâtiment, très bas (moins de huit mètres de haut) répond aux contraintes incendie.
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Un chantier dans un espace densément occupé
Plusieurs défis se sont posés lors de la construction de ce pavillon. L'accès au chantier était un enjeu logistique, dans un espace exigu, encadré par des immeubles d'habitations et de bureaux. "Nous cherchions à proposer un chantier avec le moins de nuisances sonores possibles", explique Gaston Tolila. L'espace de stockage était aussi limité, ce qui compliquait l'approvisionnement en flux. La solution a été de préfabriquer la charpente dans un atelier en Normandie.
L'agence d'architecture a pensé à réduire les émissions de CO2 du transport en acheminant les éléments en bois par la Seine. Ils ont été conditionnés dans un conteneur et transportés du Havre, où ils ont été fabriqués, au port de Gennevilliers. Dans cette ville, une plateforme de stockage a été utilisée pour entreposer les éléments et alimenter des petits porteurs. Cette solution a permis d'émettre, selon le cabinet d'architecture, trois fois moins d'émissions qu'une logistique 100% routière. "La charpente a été montée sur place, sur un chantier dit 'sec' et sans grue. Le montage a duré six mois, soit un temps bien moindre qu'un chantier traditionnel. La construction de ce projet a permis de réduire de 42% les émissions de CO2 du bâtiment par rapport à un ouvrage en béton."
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