ÉTUDE. Dans son étude annuelle sur le logement en France, l'Insee nous apprend que l'Hexagone a compté 35,6 millions de logements en 2019, dont 82% de résidences principales et 56% de logements individuels. La part de ménages propriétaires s'élève pour sa part à 58% depuis 2010.
Quelles ont été les principales caractéristiques du logement français durant l'année 2019 ? C'est à cette question que tente de répondre une étude spécifique de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui nous apprend notamment que l'Hexagone comptait au 1er janvier 2019 quelque 35,6 millions de logements ; un chiffre qui grimpe à 36,6 millions en intégrant les Outre-Mer (hors Mayotte), soit 11 millions supplémentaires par rapport à il y a 35 ans (24,7 millions). De 1984 à 2019, le rythme de progression du parc national a été de 1,1% par an en moyenne.
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En métropole, les résidences principales représentent 82% des logements, les résidences secondaires et autres logements occasionnels 10%, et les habitations vacantes 8%. Dans les collectivités ultramarines, on dénombrait 393.000 logements en 1984, puis 937.000 en 2019, avec une hausse annuelle moyenne de 2,5%. Globalement, la part des résidences principales a tendance à croître un peu moins vite qu'il y a une trentaine d'années, avec en moyenne une augmentation de 0,9% par an. La proportion des résidences secondaires n'a en revanche pas bougé, alors que celle des logements vacants (individuels comme collectifs) a légèrement progressé dans l'ensemble des unités urbaines (*) mais de manière moindre à Paris. En 2019, l'habitat individuel a représenté 56% du total des logements, et se trouve en position majoritaire parmi les résidences principales et secondaires. L'Insee relève toutefois que sa part recule légèrement depuis 2008, dans la mesure où le nombre de logements collectifs augmente plus rapidement que celui des logements individuels.
Le phénomène d'urbanisation a impacté la progression des logements dans les zones péri-urbaines
Sur un plan géographique, on notera que 16% des habitations principales sont situées dans l'unité urbaine de Paris, et 21% dans une commune rurale ; des tendances qui se sont infléchi depuis 1984 au profit des agglomérations autres que la capitale : dans ces dernières, la quantité de logements a augmenté de 1,3% par an en moyenne, contre 1,1% pour le total des résidences principales. La plupart du temps (4 fois sur 5), les résidences secondaires se trouvent dans une commune rurale ou dans une unité urbaine de moins de 100.000 habitants. "Toutefois, la part des communes rurales a diminué depuis 35 ans (39% en 2019 contre 51% en 1984), alors que celle des petites unités urbaines s'est accrue (de 32% à 39%) avec l'urbanisation", souligne à ce sujet l'étude. En effet, le nombre de logements a progressé plus rapidement dans ces communes, avec +1,3% par an en moyenne, contre +1,1% sur l'ensemble des communes. Quant aux logements vacants, la majorité "se situe dans une commune rurale ou dans une petite unité urbaine (60% en 2019), comme 35 ans auparavant. Mais la part des communes rurales s'est également réduite au profit des petites unités urbaines. Enfin, l'habitat individuel est d'autant plus fréquent que la commune est petite, et ce pour toutes les catégories de logements (résidence principale ou autre)."
Une population majoritairement propriétaire
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L'étude nous apprend également que 58% des ménages sont propriétaires de leurs résidences principales, une proportion qui s'est stabilisée ces dernières années alors qu'elle n'avait enregistré que des hausses depuis les années 1980 et ce, jusqu'en 2010. De plus, environ un tiers des propriétaires sont accédants, autrement dit ils n'ont pas achevé de rembourser leurs emprunts. Là encore, la part d'accédants à la propriété est stable depuis une dizaine d'années, après le bond enregistré dans les années 1980 et une baisse amorcée dans la foulée et qui a duré jusqu'à la moitié des années 2000. Les propriétaires n'ayant plus de charges de remboursement ont été de plus en plus nombreux jusqu'en 2010, un phénomène qui s'explique en partie par le vieillissement de la population. En 2019, cette part a été de 38%, contre 28% en 1984. En outre, la part des ménages logés gratuitement a baissé sur cette période, et la proportion des ménages locataires de leurs résidences principales a légèrement diminué dans les années 1980, et se maintient depuis cette date autour des 40%. Pour le reste, on notera que la part des bailleurs publics a augmenté de plus de 3 points du début des années 1980 jusqu'au milieu des années 1990, et qu'elle se maintient à ce niveau depuis. Dans le parc locatif, les bailleurs publics et privés possèdent respectivement 17% et 23% des résidences principales.
Et dans les Outre-Mer ?
Mayotte mis à part, les collectivités ultramarines voient leur parc de logements croître plus vite que celui de la métropole, de l'ordre de +2,9% par an en moyenne entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, puis autour de +2,1% chaque année jusqu'en 2019. Cette année, l'Insee a calculé que 82% des logements situés dans les Outre-Mer sont des résidences principales, 5% des résidences secondaires ou occasionnelles, et 13% des logements vacants. "Le nombre de résidences principales s'accroît un peu moins vite que l'ensemble du parc depuis 2008", note l'Institut. "L'habitat individuel représente plus des deux tiers de l'ensemble des logements ultramarins. Il reste majoritaire quel que soit le type de logement, même si sa part baisse lentement depuis plus d'une trentaine d'années."
(*) D'après l'Insee, une unité urbaine se définit comme "une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et qui compte au moins 2.000 habitants".
Dans le détail des chiffres...