TECHNOLOGIES. Engagée depuis près d'un an dans une démarche de territoire intelligent, la ville d'Angers a choisi un groupement mené par Engie pour mettre en place un programme visant à faire de la collectivité une référence de la "smart city". Au total, l'industriel français disposera d'une enveloppe de 178 millions d'euros sur 12 ans.
Le défi est de taille. Le groupement mené par Engie, à travers sa filiale Engie Solutions, associé à Suez, la Poste et à l'assureur Vyv, a été retenu par Angers Loire Métropole afin de mener à bien le vaste programme visant à faire d'Angers une référence en matière de territoire intelligent. L'industriel français disposera d'un budget de 178 millions d'euros hors taxes (dont une tranche ferme de 121 millions) sur douze ans pour répondre aux trois objectifs fixés par la collectivité : "Économiser les ressources pour accélérer la transition écologique, améliorer l'action publique avec des services aux habitants plus efficaces et plus proches des attentes et optimiser la gestion du service public par la modernisation des moyens d'action et des processus plus économes". Afin de préparer le terrain, le calendrier prévoit la création d'un comité de suivi constitué d'élus représentant chaque commune et de conseils de citoyens de quartiers angevins. Par la suite, des ateliers seront ouverts aux habitants pour "relever les besoins en matière de relations avec les usagers et de nouveaux services publics", précise la métropole. Un appel à manifestations d'intérêt sera également lancé à destination des entreprises locales afin de les associer au projet. Il s'agit là de l'un des principaux projets de ville intelligente mené en France, avec celui de Dijon (105 millions d'euros d'investissement).
"La transformation s'annonce tellement vaste qu'il est aujourd'hui périlleux d'en donner les contours", avait déclaré, en avril 2019, Constance Nebbula, élue déléguée au Numérique et à l'Innovation. Six mois plus tard, plusieurs chantiers ont déjà été ciblés par la métropole et Engie. Parmi eux, la rénovation en LED de 30.000 points lumineux et la pose de 3.600 capteurs, qui engendreraient une économie de 66 % sur l'éclairage dès 2025. Du côté des bâtiments publics, un déploiement de plus de 3.500 capteurs permettrait de réduire de 20 % la consommation énergétique. Autre aspect, le groupement a projeté la mise en place d'un centre de pilotage. Cet outil permettra de gérer le territoire sans interruption grâce des murs d'images et plus de 50.000 objets connectés. De plus, Angers se dédoublera numériquement. Une maquette en trois dimensions de la ville mesurera l'impact des actions menées et permettra de tester d'éventuelles solutions concernant les flux et les infrastructures. Des travaux sur la circulation, le stationnement, le traitement des déchets, de l'eau et des espaces verts sont également prévus. Engie s'est notamment engagé à réduire de 30 % la consommation d'eau pour l'arrosage public. Selon la métropole, plus de 100 millions d'euros d'économies sont ainsi réalisables sur 25 ans.
La métropole d'Angers n'en est pas à son coup essai en matière d'intégration de nouvelles technologies dans le quotidien. Labellisé French Tech, le territoire angevin est une place forte du numérique. Preuve en est, la ville a accueilli en 2017 la 22e édition du World Electronics Forum. De plus, de grandes entreprises du secteur ont posé bagage dans la métropole. Par exemple, AC Technologies, filiale de All Circuits, sous-traitant spécialisé notamment dans l'assemblage électronique pour l'industrie automobile réalisant 320 millions d'euros de chiffre d'affaires, a installé son équipe d'ingénieurs dans le nouveau technocampus de l'électronique, à Verrières-en-Anjou (Maine-et-Loire). Récemment repris par le cluster We Network, cet espace était auparavant connu sous le nom de "la Cité de l'objet connecté" et avait été inauguré, en 2015, en présence d'Emmanuel Macron, à l'époque ministre de l'Économie de l'époque.