Le Programme Action cœur de ville présente un premier bilan à mi-parcours de son action, sous la forme d'une publication. Retour sur les principales avancées et sur les perspectives annoncées, alors que la crise amplifie les attentes.
Lancé opérationnellement en mars 2018, le programme "Action cœur de ville" (ACV) dresse un bilan de ses actions à mi-parcours. Comme nous le présentait le 18 février dernier son directeur, le Préfet Rollon Mouchel Blaisot, lors d'un point d'étape à l'occasion des Assises Nationales du Logement et de la mixité urbaine, ce bilan montre la pertinence et le dynamisme de ce programme, d'autant plus dans le contexte actuel. En effet, la crise sanitaire et celle, économique, qui en découle, accentuent les attentes : "La crise est venue amplifier le diagnostic et les orientations d'Action cœur de ville, en donnant un coup de projecteur beaucoup plus massif sur l'intérêt, le potentiel et l'attractivité des villes moyennes, nous a-t-il expliqué. Il y a eu une accélération de la prise de conscience que nous avions (…) encore plus besoin de ces villes 'à taille humaine', de cette 'ville du quart d'heure', qui offre un meilleur niveau de vie et un cadre de vie plus agréable".
Ce grand plan d'investissement public destiné à la redynamisation des centres-villes de 222 villes moyennes, propose aux élus un accompagnement inédit dans le développement de projets structurants et concrets, au plus près des réalités et des besoins de leurs habitants. Il s'appuie sur les services de l'État, mais aussi sur ses partenaires que sont Action Logement, la Banque des Territoires et l'ANAH. Ce sont à date 2,10 milliards d'euros qui ont ainsi été engagés (sur les 5 milliards budgétés pour ce programme) fléchés vers le lancement de plus de 3000 actions concrètes, précise l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) qui pilote ACV.
Ce changement de paradigme accentué par la crise, en redonnant une très forte attractivité aux villes moyennes, oblige ainsi de donner des réponses aux nouvelles attentes, rappelait le préfet lors des Assises. Développement des tiers lieux, des lieux coopératifs, accompagnement des commerces de proximité… : "Il faut inventer de nouveaux modèles d'aménagement urbain, réinventer une nouvelle forme de densité, pour concilier les attentes : nouvelles formes d'habitation, d'activités, de travail…" La crise a provoqué un bouleversement très rapide des habitudes et également des productions, par exemple avec le développement des circuits courts, ce qui pose aussi "de grands enjeux de logistiques urbaines."
"Ces premiers résultats encourageants nous obligent car les attentes sont amplifiées par la crise. À cet égard, l'année 2021 sera une année décisive pour le déploiement d'Action cœur de ville, avec un double objectif d'accélération et d'amplification : accélération car, après la phase dite d'initialisation pour élaborer les projets locaux, leur finalisation permet désormais de mobiliser pleinement tous les dispositifs de soutien ; amplification, avec les nouvelles mesures de France Relance, notamment pour soutenir les commerces de proximité et résorber les friches urbaines. Préfet Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du Programme Action coeur de ville, publication de l'Agence Nationale de la Cohésion des territoires à l'occasion d'un bilan à mi-parcours du programme.
Perspectives
Avec le Plan de Relance, l'ambition d'Action cœur de ville est ainsi réaffirmée : le programme est pleinement mobilisé pour la relance territoriale, sans oublier la dimension écologique. "L'un de nos grands enjeux est la prise en compte du déficit des opérations. ACV a fait plusieurs propositions dans le cadre du Plan de relance, dont celle du Fonds Friches" expliquait le Préfet aux Assises. Un fonds dont pourrait bénéficier pas moins de 157 projets recensés comme étant éligibles. Pour rappel, 300 millions d'euros sont prévus dans ce cadre, dont 40 dédiés à la dépollution des sites industriels et miniers (distribués après un appel à projet de l'Ademe) et 259 pour le recyclage foncier (changement d'usage, reconstruction et réhabilitation d'îlots vacants). Éviter que les déficits des opérations ne viennent compromettre les opérations de requalification commerciale en centre-ville, c'est également le but du "Fonds de restructuration des locaux d'activité", 60 millions d'euros gérés par l'ANCT, qui finance une partie du déficit des opérations de requalification commerciale les plus complexes en centre-ville, en appui des interventions de la Banque des Territoires.
"La Feuille de route est claire : Action cœur de ville, s'appuyant sur des collectivités dynamiques formant une armature territoriale unique en Europe, est pleinement mobilisée pour la Relance territoriale et écologique dans notre pays", Préfet Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du Programme Action coeur de ville, publication de l'Agence Nationale de la Cohésion des territoires à l'occasion d'un bilan à mi-parcours du programme
Retrouvez le bilan à mi-parcours du programme Action Cœur de ville en ligne sur le site de l'ANCT.
Pour encourager le réemploi, un panel d'outils est mis à disposition des acteurs du BTP
Focus sur "Réinventons nos cœurs de ville"
Dans le cadre d'Action cœur de ville, l'appel à projets "Réinventons nos cœurs de ville" a permis de proposer à des villes un accompagnement spécifique en ingénierie sur un projet emblématique et innovant en cœur de ville, "adapté au marché et aux besoins locaux, favorisant la transition écologique et l'inclusion sociale et valorisant le patrimoine architectural, paysager et urbain." 112 villes ont proposé un site et parmi elles, 56 ont été désignées "lauréates", du fait de la maturité de leur projet. 36 ont depuis, lancé leur appel à projets ou à manifestation d'intérêt, dont 17 ont d'ores et déjà désigné leurs lauréats ou sont sur le point de le faire, précise l'ANCT. L'accompagnement continue pour les autres villes afin de leur permettre de concrétiser leur projet. À Dunkerque, par exemple, le site d'une ancienne patinoire commencera sa mue dès la fin 2021, vers un nouveau quartier de logements, d'ici 2023. À Montbrison, c'est une friche industrielle abandonnée depuis 40 ans qui sera réhabilitée prochainement en un nouveau quartier mêlant logements, commerces et activités. La dynamique est ainsi engagée.