PROJET. L'adjointe au maire de Toulouse chargée de l'urbanisme, Annette Laigneau, vient de signer le permis de construire de la tour Occitanie, un gratte-ciel végétalisé de plus de 150 mètres de hauteur. Le futur bâtiment est cependant l'objet de controverses, de son impact architectural à son coût financier en passant par le type de population auquel il s'adresserait.
Le chantier de la tour Occitanie va pouvoir démarrer. Mardi 23 juillet 2019, l'adjointe au maire de Toulouse chargée de l'urbanisme, Annette Laigneau, a signé le permis de construire de ce programme immobilier qui prévoit l'édification d'un gratte-ciel végétalisé de 153 mètres de hauteur. Ce projet emblématique dessiné par l'architecte américain Daniel Libeskind s'inscrira dans un autre, plus large, baptisé Toulouse EuroSudOuest (Teso), et proposera sur 40 niveaux une centaine de logements haut de gamme, un hôtel 4 étoiles, 2.000 m² de commerces, 11.000 m² de bureaux, un restaurant et un bar panoramiques, et des locaux dédiés à la SNCF. Avec Teso, la Ville Rose ambitionne en fait de réaménager le quartier de sa gare de Matabiau, qui espère accueillir une ligne à grande vitesse (LGV) dans quelques années.
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Une signature qui intervient à la suite des 5 avis favorables de la commission d'enquête publique, portant sur le projet Teso et sur le permis spécifique de la tour Occitanie, et qui ont été rendus le 17 juillet dernier. "La tour Occitanie est la signature architecturale à la hauteur de l'ambition d'une métropole européenne", s'est félicité à cette occasion Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse et président de Toulouse Métropole. "Ce projet participera de l'attractivité de notre métropole, contribuera à celle de notre patrimoine urbain comme le Canal du Midi, et constituera un trait d'union entre notre histoire et notre avenir tout en mêlant innovation et qualité de vie." Du haut de ses 153 mètres, la tour Occitanie deviendra de fait le bâtiment le plus élevé de l'agglomération toulousaine, considérée comme la quatrième grande ville de France. La capitale de la région occitane enregistre depuis quelques temps une importante expansion démographique grâce au potentiel économique de l'aéronautique, un secteur d'activité particulièrement bien implanté dans la région. La livraison de l'édifice est prévue pour 2023.
"Un gratte-ciel de verre et de béton planté en plein centre-ville"
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Si la municipalité se réjouit évidemment de cette nouvelle, tous les habitants de la Ville Rose ne partagent pas cet enthousiasme. Les détracteurs du projet redoutent l'impact visuel d'un tel bâtiment dans le paysage architectural si typique de Toulouse, qui ne compte pour l'heure aucun gratte-ciel. Les conséquences financières, sociales et écologiques sont également mises en avant : "En plein été dans notre ville désertée par la moitié de sa population", le maire veut "passer en force en imposant (...) un gratte-ciel de verre et de béton planté en plein centre-ville", a réagi le collectif "Non au gratte-ciel de Toulouse", considérant que le projet "est très risqué à bien des égards". De son côté, l'antenne toulousaine de l'association Droit au logement (DAL) a assuré que "cette signature est une erreur historique pour Toulouse tant du point de vue social (que) écologique et démocratique", ajoutant qu'elle sera "réservée aux ultras riches".