Enfin, le gouvernement annonce souhaiter encourager la R&D grâce au Programme des investissements d'avenir. Un "Concours d'innovation", organisé via BPI France et l'Ademe, remplace désormais les appels à projets "Initiative PME". S'inscrivant dans le Grand plan d'investissement de 57 Mrds €, annoncé en juillet 2017, avec des priorités sur la neutralité carbone et la compétitivité des énergies. D'autre part, un appel à projets pour des démonstrateurs sera également lancé, toujours par l'Ademe, au cours du premier trimestre de 2018. David Marchal, chef de service adjoint Réseaux et énergies renouvelables au sein de l'Agence, détaille : "Dans le cadre du PIA3, qui commence cette année, cet appel à projets s'adressera plutôt à des consortiums". Les projets présentés seront donc plus importants et concerneront la mise au point pré-commerciale de nouvelles technologies de renouvelables, de stockage d'énergie ou de gestion des réseaux intelligents, avant une mise sur le marché.
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Un gisement d'emplois certain
Observ'ER annonce également que toutes les filières électriques renouvelables cumulent près de 44.500 emplois directs en France et génèrent un chiffre d'affaires conséquent de 15,2 Mrds €. Des différentes technologies considérées, l'éolien se taille la part du lion avec 15.900 emplois et 4,5 Mrds € de CA, devant l'hydroélectricité (12.300 postes et 3,6 Mrds €) et le photovoltaïque (5.700 personnes et 3,8 Mrds €). En dehors de ces trois géants du secteur, les filières biomasse solide, valorisation des déchets et biogaz, qui génèrent électricité et chaleur de façon simultanée, atteignent 8.500 emplois pour 2,2 Mrds € d'activité environ. Les énergies marines, pourtant encore au stade embryonnaire, mobilisent déjà plus de 2.000 personnes en France qui travaillent pour l'heure principalement à l'export et génèrent un chiffre d'affaires conséquent de 600 M€. En revanche, la géothermie de haute température, demeure un marché de niche, avec moins de 370 M€ de ventes pour des effectifs malgré tout importants (2.200 emplois). Selon Frédéric Tuillé, "toutes ces filières jouent un rôle de relais de croissance au niveau local". David Marchal de l'Ademe fait valoir : "Tous les signaux sont au vert, dans le monde et en France. Les investissements pour les renouvelables dépassent déjà ceux pour les énergies conventionnelles. Et la baisse des coûts va se poursuivre : l'objectif est d'atteindre les 50-60 €/MWh pour l'éolien et le photovoltaïque en 2030". Lui aussi évoque des retombées économiques locales, liées à la fiscalité et à l'activité directe des entreprises. L'exploitation et la maintenance notamment, mobiliseraient la moitié des effectifs, qui seraient donc "éminemment locaux" et non délocalisables.
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Tourné vers l'avenir, Vincent Jacques Le Seigneur, président d'Observ'ER, conclut : "2017 a été marqué par trois événements. L'annonce de la fin du moteur thermique à l'horizon de 2030-2040 selon les pays, qui changera la demande électrique et la question de l'intermittence. Les véhicules électriques pourront servir de stockage et y répondre partiellement. D'autre part, l'annonce par EDF de 30 GW photovoltaïques en 2030, ce qui est une révolution absolue de notre production nationale. Entre 25.000 et 30.000 hectares seront mobilisés et cela constituera un véritable défi économique, financier et surtout sociétal. Enfin, l'autoconsommation bousculera les comportements et l'organisation sociale de l'électricité en France". Le représentant de l'association distingue l'autonomie de l'autarcie énergétique, qui serait à son avis néfaste. Pour 2018, il attend d'autres grands bouleversements en France, avec des évolutions attendues pour EDF ou la réécriture des schémas régionaux d'aménagement et de développement durable des territoires. Les discussions autour de la PPE devraient également être déterminants pour l'avenir des renouvelables en France qui espèrent un "Green New Deal". Réponse, dans les mois qui viennent.
1. Hydroélectricité : 52,5 GW installés et 49.100 GWh produits
2. Eolien terrestre : 12,9 GW installés et 21.600 GWh produits
3. Photovoltaïque : 7,7 GW installés et 9.700 GWh produits
4. Bioénergies : 2 GW installés et 6.930 GWh produits
5. Energies marines : 263 MW installés et 500 GWh produits
6. Géothermie électrique : 16,5 MW installés et 84 GWh produits