En débloquant finalement 5 milliards d'euros au lieu des 3 milliards annoncés en octobre dernier, pour permettre aux collectivités locales d'emprunter et de boucler leurs budgets pour 2011, le Gouvernement choisit de rassurer du moins à court terme.
Sur la durée, les élus misent sur leur outil propre : la future agence publique des investissements locaux. «C'est la première fois que les collectivités se prennent en charge elles-mêmes, souligne Jacques Pélissard, président de l'AMF nouvellement réélu jeudi. Cela montre leur maturité et leur prise de responsabilité et 50 % du chiffre d'affaires d'entreprises du bâtiment et des travaux publics concernent les collectivités locales.»
Le rôle de la future agence des investissements locaux est d'après le président des maires «un levier complémentaire» à côté de l'offre bancaire traditionnelle et celle de la nouvelle entité formée par la Caisse des dépôts et la Banque Postale. « Elle offrira une diversification indispensable dans un secteur qui doit être régi par une saine concurrence», estime-t-il.
Alors que Bercy voyait jusqu'à maintenant d'un mauvais œil la création d'une agence de financement des collectivités locales, le ministre de l'Économie, François Baroin, a finalement assuré mercredi devant les maires de France que «l'État enregistre le projet d'agence de financement des collectivités soutenu par les associations d'élus. Il ne s'y opposera pas».
«Nous aurons le pôle public, les banques commerciales et l'agence», a-t-il ajouté après avoir rappelé que se met en place un «pôle public créé par la Caisse des dépôts et la Banque postale pour prendre le relais de Dexia». Le ministre a aussi souligné que si «nous allons vers une réduction de la durée des prêts aux collectivités», ce sont «des prêts protégés qui garantissent les taux».