ÉNERGIE. Le Panorama de l'électricité renouvelable 2019 montre que les énergies vertes ont produit 53.609 MW l'année dernière, un niveau en hausse de 2.347 MW. La production électrique renouvelable a ainsi pu couvrir 23% de la consommation française. En parallèle, le ministère de la Transition écologique a annoncé les lauréats de la 9e période de l'appel d'offres d'installations photovoltaïques sur bâtiments.
Les énergies renouvelables, ou ENR, ont encore progressé en France en 2019 : c'est ce qui ressort du Panorama de l'électricité renouvelable portant sur l'année dernière, et publié ce 6 février 2020 par le Réseau de transport d'électricité (RTE), le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Enedis, l'Association des distributeurs d'électricité en France (Adeef) et l'Agence des opérateurs de réseaux d'énergie (ORE). En 2019, le parc d'énergies vertes - regroupant l'hydroélectricité, l'éolien, le solaire photovoltaïque et les bioénergies - a assuré un niveau de production de 53.609 MW, en hausse de 2.347 MW par rapport à 2018. Les trois derniers mois de l'année ont vu pas moins de 809 MW de nouvelles installations être raccordés aux réseaux de l'Hexagone, les filières éolienne et solaire pesant respectivement 572 et 200 MW dans cette balance. Au bout du compte, les énergies renouvelables ont ainsi pu couvrir 23% de la consommation électrique métropolitaine en 2019. Une situation qui progresse légèrement, puisque la couverture était de 22,9% en 2018. Les spécialistes soulignent à ce sujet la montée en puissance de la production éolienne, qui est parvenue à couvrir 7,2% de la consommation dans le courant de l'année dernière, et jusqu'à 10% au mois de décembre.
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Record de production éolienne en décembre et de solaire en mai
Les différentes filières énergétiques sont passées au peigne fin par le Panorama de l'électricité renouvelable. On apprend ainsi que le parc éolien a développé une puissance cumulée de 16.494 MW au 31 décembre 2019, bénéficiant d'une croissance de 1.361 MW. Pour rappel, la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), rendue publique par le Gouvernement en même temps que la Stratégie nationale bas-carbone, fixe un objectif compris entre 21.800 et 26.000 MW d'ici la fin de l'année 2023. En attendant, les aérogénérateurs ont produit 11,5 TWh sur le dernier trimestre 2019, pour un total de 34,1 TWh sur l'ensemble de l'année, ce qui représente un bond de 21,3% en comparaison à 2018. A noter : le record de l'année a été atteint le 13 décembre dernier à 13 heures, avec 13.330 MW de production éolienne.
Quant à l'énergie solaire, son parc a développé une puissance cumulée de 9.436 MW au 31 décembre 2019 et a raccordé 890 MW supplémentaires sur toute l'année, un chiffre stable par rapport à 2018. Sur le segment du photovoltaïque, la PPE vise cette fois un parc avec une puissance installée comprise entre 18.000 et 21.000 MW à fin 2023. Pour l'heure, l'énergie du Soleil a produit 11,6 TWh en 2019, ce qui représente une petite envolée de 7,8% en comparaison à 2018. La montée en puissance est donc également de mise sur ce segment, qui couvre dorénavant 2,5% de la consommation électrique annuelle de la France métropolitaine, contre 2,3% il y a deux ans. Sans grande surprise, ce fut la période estivale qui enregistra les meilleurs scores : le record de production a été décroché le 13 mai 2019 à 14 heures, avec 7.379 MW, pendant que le taux de couverture le plus élevé a été atteint en août dernier, avec 4,3%.
Légère déception pour l'hydraulique et montée en puissance des bioénergies
Du côté de l'énergie hydraulique, le Panorama de l'électricité renouvelable constate une très légère hausse en 2019 avec une puissance installée de 25.557 MW, en augmentation de 4 MW sur les trois derniers mois, et de 21 MW sur l'ensemble de l'année par rapport à 2018. Mais le rapport parle néanmoins d'une année 2019 "en demi-teinte" pour l'hydroélectricté après "une bonne année 2018" : 55,5 TWh provenant des cours d'eau ont été injectés dans le réseau national (ce chiffre monte à 60 TWh en intégrant la part non-renouvelable de cette source d'énergie), soit 12% de moins qu'il y a deux ans. L'important rebond de la production observé au dernier trimestre 2019, avec 16,9 TWh soit un décollage de +58,3% en comparaison à la même période un an plus tôt, n'aura pas suffi à inverser la tendance. Dans tous les cas, l'hydroélectricité a couvert la consommation du pays à hauteur de 11,7% sur l'ensemble de l'année, et à hauteur de 13,2% sur le dernier trimestre.
Le tour d'horizon de l'analyse s'achève avec la filière des bioénergies électriques, qui a pour sa part atteint une puissance installée de 2.122 MW en 2019, comptant 75 MW de nouvelles capacités, dont 32 MW raccordés rien que sur les trois derniers mois de l'année. Le niveau de production de ce segment s'est élevé à 7,7 TWh - 9,9 TWh en incluant la part non-renouvelable -, soit une progression de 3,4% par rapport à 2018. De cette manière, la filière a couvert 1,6% de l'électricité consommée en 2019, un niveau équivalent à celui de 2018.
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Nouvelle salve de 306 lauréats pour l'appel d'offres d'installations solaires sur bâtiments
L'énergie solaire a fait l'objet d'une seconde actualité en cette journée du 6 février 2020 : Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, a annoncé la désignation de 306 lauréats pour la neuvième période de l'appel d'offres d'installations photovoltaïques sur bâtiments. Pour un volume cumulé de 146,8 MWc, ces projets vainqueurs valoriseront l'électricité produite à un prix moyen de 96,49 €/MWh pour la tranche 100 kWc-500 kWc (en baisse de 1% par rapport à la huitième période), et de 86,17 €/MWh pour la fourchette 500 kWc-8 MWc (en retrait de 0,4%). Dans le cadre de cet appel à projets, les candidats sélectionnés développeront leurs parcs sans artificialiser de nouvelles surfaces. Leur contribution doit aussi permettre d'atteindre l'objectif de la PPE pour la filière photovoltaïque, à savoir entre 35 à 45 GW de puissance cumulée à horizon 2028, ce qui représente une multiplication par plus de 4 des capacités actuelles. "Parce qu'ils mobilisent des surfaces déjà artificialisées, les projets photovoltaïques sur bâtiments constituent une véritable opportunité d'atteindre les objectifs de développement du photovoltaïque tout en respectant les autres enjeux de limitation de l'artificialisation des sols et la préservation des terres agricoles et naturelles", a estimé Elisabeth Borne à cette occasion.
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