CONJONCTURE. C'est sur le chantier du futur siège de Vinci, baptisé l'Archipel et localisé à Nanterre (Hauts-de-Seine), que Xavier Huillard, PDG du groupe de BTP, a listé les résultats positifs de toutes les entités du major pour 2019. Et d'annoncer des engagements forts sur la réduction de ses émissions carbone.
En 2019, le champion européen du BTP aura conforté sa position. C'est sur le chantier du futur siège social de Vinci, baptisé l'Archipel et localisé à Nanterre, préfecture des Hauts-de-Seine, que le président-directeur général du groupe, Xavier Huillard, a présenté ses voeux à la presse, en dressant le bilan d'activité de l'année dernière et en esquissant les perspectives qui s'ouvrent pour 2020. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tous les indicateurs sont au vert : "2019 a été une belle année, une année record en activité en France comme à l'international", s'est félicité l'ingénieur des Ponts & Chaussées. "On se rapproche du seuil symbolique des 50% de chiffre d'affaires réalisés à l'international. Après 2018, qui fut une année d'acquisitions, il nous fallait un peu souffler, un peu digérer, pour prendre le temps d'intégrer ces nouvelles équipes. Mais les résultats 2019 sont en ligne avec nos prévisions."
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Dans le détail des entités, ça roule effectivement pour Vinci Autoroutes, qui bénéficie d'un effet de base favorable se traduisant par un surcroît de trafic en décembre 2019 en comparaison au mois de décembre 2018, durant lequel les manifestations des Gilets jaunes avaient en partie impacté l'activité des gares de péage. La branche Vinci Highways, rayonnant pour sa part sur les marchés internationaux, s'est illustrée en décrochant notamment deux importants marchés au Canada et en Russie. Chez Vinci Airports, le trafic s'est également avéré satisfaisant sur la quasi-totalité des plateformes aéroportuaires, avec 250 millions de passagers transportés au sein de 46 infrastructures réparties dans 12 pays.
Vinci Energies "continue sa 'success story' avec des dizaines d'acquisitions" selon Xavier Huillard, en se positionnant sur les grands enjeux de la transition énergétique et après avoir triplé son activité en seulement 10 ans. L'année fut aussi "exceptionnelle" pour Eurovia, grâce à l'approche des élections municipales de mars 2020 qui ont indéniablement donné un coup d'accélérateur à nombre de projets souhaités par des élus locaux. Enfin, le dynamisme fut également de mise pour Vinci Construction, portée par la montée en puissance du Grand Paris ; à l'international, l'entité affiche aussi des voyants verts, à l'exception de la spécialité Oil & Gas.
"Nous avons successivement fait des affaires de taille significative un peu partout dans le monde", a résumé Xavier Huillard sur le bilan 2019 du groupe Vinci. "Nous avons donc un bon carnet de commandes malgré des points de vigilance, comme l'activité en France, qui pâtit de disparités régionales. Mais nous abordons 2020 avec confiance : nous entendons continuer à développer nos activités et pousser les feux à l'international. Vinci va bien, c'est une réalité, mais ça n'est qu'une partie de la réalité, avec la réalité du monde qui nous entoure", a toutefois nuancé le PDG du major. "Nous réalisons des performances économiques qui n'ont jamais été aussi bonnes mais dans un environnement qui n'a jamais été aussi incertain."
Objectif : 40% de réduction des émissions de carbone d'ici 2030
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Et Xavier Huillard d'enchaîner ainsi avec l'objectif ambitieux que s'est fixé l'entreprise : réduire de 40% ses émissions de carbone d'ici 2030. "Nous voulons démontrer que performances économiques et performances environnementales sont conciliables. Je suis persuadé que nous ne sauverons pas la planète avec de la décroissance ; nous ne la sauverons qu'en combinant performances économiques et performances environnementales. Nous avons une grande responsabilité, nous grands groupes, de faire évoluer les normes. C'est pourquoi nous avons décidé que 2020 sera l'année où nous prendrons des engagements de réduction de notre empreinte environnementale." Avec la volonté de s'inscrire dans l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050 que la France a pris dans le cadre de l'Accord de Paris, Vinci assume donc une batteries de mesures pour préserver les ressources naturelles et favoriser l'économie circulaire au sein de ses différentes branches. Véhicules et engins, bâtiments, transition énergétique, sauvegarde des milieux naturels... sont autant de déclinaisons de ces engagements, que le groupe chiffre à "plusieurs centaines de millions d'euros d'investissements".
Tandis qu'Eurovia mise sur sa démarche "Granulat plus" et sa route 100% recyclée, baptisée Power Road et dont Batiactu a déjà parlé ici, Vinci Construction espère pour sa part économiser 2 millions de tonnes de CO2 par an dans ses bâtiments, grâce à des innovations anticipant la future Réglementation Environnementale 2020 : c'est le cas par exemple des formulations de béton ultra bas-carbone, qui ont fait l'objet d'essais normatifs visant à repousser les limites techniques du matériau, et qui ont été utilisées sur plusieurs poteaux du futur siège du groupe, à Nanterre. Mais le PDG du major de prévenir que les résultats de ces engagements ne seront pas visibles de suite : "La bonne surprise, c'est que quand on fait le bilan de toutes les actions, on gagne, à la condition de s'inscrire sur le temps long, c'est-à-dire de ne pas s'attendre à des retours sur investissements à deux ou trois ans". Pour Xavier Huillard, il apparaît donc que "la meilleure réponse aux incertitudes du monde qui nous entoure, c'est l'action".