INTERVIEW. Résultats annuels 2014, baisse de l'endettement, maintien du carnet de commandes élevé, regard sur le secteur de la construction et concessions autoroutières , Pierre Berger, président directeur général du groupe de BTP Eiffage, répond à nos questions.

Batiactu : Comment se porte le groupe de BTP et de concessions Eiffage, après avoir publié, ce mercredi, un bénéfice net de 275 millions d'euros en 2014, soit une hausse de 7 % sur un an ?
Pierre Berger :
Pour la treizième année consécutive, les résultats du groupe progressent à nouveau en 2014 grâce à la bonne maîtrise de l'exécution de ses projets et à une gestion serrée des frais de structure dans les métiers où la baisse des volumes est importante, en particulier en France. Ces derniers chiffres traduisent ainsi la bonne performance de la trésorerie et la baisse de l'endettement afin de faire face aux difficultés que nous n'anticipons pas.

 

De plus, les offres qui associent les expertises des branches du Groupe (offre intégrée Eiffage) apportent un complément d'activité significatif et contribuent ainsi au maintien d'un carnet de commandes élevé.

 

Batiactu : Justement que vous inspire le marché français de la construction ?
Pierre Berger :
Sincèrement, nous ne sommes pas inquiets cette année dans les secteurs du bâtiment et de l'immobilier. Nous ne constatons pas une baisse de notre activité du bâtiment mais nous y voyons plus une progression des carnets de commandes. D'ailleurs le génie-civil se porte bien grâce notamment à des premiers lots de reconnaissance du Lyon-Turin, projet transfrontalier de ligne à grande vitesse décrochés ces derniers jours par nos équipes et grâce aussi aux marchés gagnés dans le cadre du Grand Paris (Ligne 14 sud, ligne 15, Eole, prolongement du RER E). De son côté, l'immobilier se porte bien : nous avons opté pour le choix du logement (3.500 euros du m²) bien plus rentable que le marché de bureaux. C'est une activité, si elle est ciblée logement, économique.

 

En revanche, il faut reconnaître que la conjoncture de la route est particulièrement tendue : nous avons dû faire face à la contraction de la commande publique et aux élections municipales l'an dernier. Or, nous savons gérer ce cycle, mais là, nous constatons un taux de renouvellement de maires beaucoup plus important que prévu qui tardent à consacrer des efforts dans l'investissement public. Toutefois, nous nous réjouissons des Contrats de plan Etat-Région (CPER) en cours de signature dans les régions.

 

Batiactu : Enfin, avez-vous toujours bon espoir que les discussions avec le Gouvernement sur le régime des autoroutes aboutissent à un maintien des contrats de concessions autoroutières et au lancement du plan de relance ?
Pierre Berger :
Sur les autoroutes, je suis le premier déçu des difficultés à conclure et je pense que le débat peut s'apaiser. L'avenir du régime des autoroutes est l'objet depuis plusieurs mois de longues discussions entre le Gouvernement et les sociétés concessionnaires dont APRR filiale du groupe fait partie… Un groupe de travail parlementaire initié par le Premier ministre a été chargé d'examiner les propositions de réforme et rendra ses conclusions avec les représentants de l'Etat en principe le 4 mars.

 

Rien ne peut se conclure tant que les parlementaires n'ont pas terminé d'éplucher ce dossier. Mon esprit rationnel me pousse à croire qu'assez rapidement maintenant, on devrait converger vers un lancement du plan de relance de 3,2 milliards d'euros, une stabilité des contrats.

 

 

Pour acquérir les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), Eiffage a contracté une dette totale de 14 milliards d'euros (y compris les investissements d'amélioration du réseau réalisés depuis 2006). Montant que nous devrons rembourser avant 2032, quand nous rendrons les autoroutes à l'État français. Celui-ci sera alors parfaitement libre de rendre les autoroutes gratuites. J'ajoute qu'en 2006, nous n'avons pas renégocié le contrat qui nous lie, nous, sociétés d'autoroutes, à l'État. Nous avons hérité du contrat d'origine, avec les prix des péages imposés par l'État.

 

Découvrez dès la page 2, les résultats 2014 du groupe de BTP et de concessions Eiffage.

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